- Écrit par : Rémy VOEGEL
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Charge du 3e régiment de cuirassiers à Woerth le 6 aoûst 1870. En tête , le colonel Charles Henri de Lafutsun de Lacarre qui vient de se faire tuer et dont le cheval continue de galoper (en réalité il n'a pas de tête puisqu'il a été décapité par un éclat d'obus prussien)
19 juillet 1870
La France déclare officiellement la guerre à la Prusse. En fait, BISMARCK et GUILLAUME I ont manoeuvré dans ce sens dans le but de réaliser leur plan d'unification de la Grande Allemagne par « le feu et le sang ». Napoléon III se laisse piéger et est totalement dépassé. Le 4 août, l'offensive prussienne est lancée sur Wissembourg. Les allemands anéantissent la division du général DOUAY. Le 6 août c'est la bataille de Froescwiller. McMAHON est défait. Les charges des cuirassiers de MICHEL à Morsbronn et de BONNEMAINS à Elsasshausen (les célèbres cuirassiers de Reischshoffen) ne procureront qu'un répit passager pour permettre la retraite des Français.
18 janvier 1871
BISMARCK prononce dans la Galerie des Glaces à Versailles l'unité du Reich Allemand. Par le traité de Francfort, l'Alsace et la Lorraine seront officiellement annexés à l'Allemagne.
Dans ce contexte tendu de nombreux Alsaciens et Lorrains choisiront de s'exiler en France. Le traité de Francfort leur donne le choix de garder la nationalité française ou de s'exiler. On comptabilise 39130 Bas-Rhinois et 93109 Haut-Rhinois particulièrement des villes de Colmar et Mulhouse dont ... un certain Alfred DREYFUS. En 40 ans sur une population de 1 800 000 d'Alsaciens et Lorrains, 260 000 émigrerons vers la France dont 70 000 vers l'Algérie, 330 000 vers l'Amérique, alors qu'inversement 400 000 allemands s'installeront dans notre pays.
23 mai 1882
Joseph FREYDER envoie une lettre à la Kaiserlische Immediat Commission pour plaider la cause de son fils Jean Michel, en allemand Mickaël. Il explique que son fils est parti en mai 1870 à Paris, invité par des membres de sa famille, pour s'y installer. Il y exercera pendant quelques années le métier de boucher. De Paris, il déménagea aux Amériques dans la ville de New-York. Il y acquerra la nationalité américaine.
Dans cette situation, Joseph aimerait que son fils soit exonéré des amendes cumulées pour non présentation. L'administration allemande connue pour son professionnalisme avait en effet condamné Mickaël FREYDER, le 7 juin 1875, à Obernai à 6 Marks d'amende, le 6 septembre 1876 à 10 Marks, le 22 août 1877 à 10 Marks et 37 pfennigs et finalement à Saverne le 3 mai 1877 à 200 Marks (ce qui représentait le salaire annuel d'une ouvrière). Joseph argumente que son fils n'aurait aucunement prémédité de fuir son allemande patrie puisqu'il aurait quitté l'Alsace deux mois avant le début des hostilités. Le maire ANDRES et le responsable local de la commission d'émigration ... FREYDER attesteront que Mickaël a effectivement quitté la localité à cette période. Ouf !
Mickaël FREYDER sera déclaré avoir choisi la nationalité française.
Lettre de Joseph FREYDER
Mais l'histoire de Jean Michel FREYDER ne s'arrête pas là, elle ne fait que commencer.
Vous en saurez plus dans le prochain article !
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