Le cinéma. Rien d'exceptionnel, me direz-vous. Oui, mais en 1910 une projection, même de quelques minutes, et les images fixes des lanternes magiques étaient l'attraction à ne pas manquer !

En 1910 le maire BIECHER Henri promulgua un arrêté municipal régissant la projection de ces attractions nouvelles : les « Kinematographentheater », traduction : les théâtres cinématographiques.

La projection d'images destinées aux écoliers et exceptionnellement des films était le gagne pain de projectionnistes itinérants. Cette toute nouvelle technologie était ainsi présentée au public surtout dans les campagnes isolées. Elle se déroulait dans des théâtres escamotables. Comme des années plus tard pour les présentations d'animaux ou d'autres curiosités, les enfants étaient une cible parfaite.

Théâtre cinématographique ambulant

L'arrêté municipal imposait ainsi les points suivants :

  • Article 1 : Les projection cinématographiques relèvent de l'autorisation de la police municipale.
  • Article 2 : Les enfants de moins de 14 ans ne sont autorisés à voir les spectacles qu'accompagnés d'un adulte et uniquement prévus pour leur âge. Les annonces doivent indiquer la nature de la projection et l'âge du public autorisé.
  • Article 3 : Les représentations doivent être terminées avant 19 heures. Aucune image ou image avec son ne pourra être projetée sans avoir été auparavant vue et autorisée par la police locale. 
  • Article 4 : Si certaines parties anatomiques dans une image sont visibles elles doivent être cachées.
  • Article 5 : La projection est uniquement autorisée dans le théâtre de projection.
  • Article 6 : La présentation des images auprès de la police locale  doit se faire 24 heures avant la séance de projection.
  • Article 7 : Les images doivent être clairement présentées par une annonce explicative ainsi que le nom du producteur  et son numéro d'exploitation. 
  • Article 8 : Les images doivent correspondre exactement au programme autorisé.
  • Article 9 : Aucune image projetée pour les enfants ne doit perturber son équilibre émotionnel, mental ou son imagination. 
  • Article 10 : Lors des représentations les membres de l'école devront être présent. 
  • Article 11 : Tout contrevenant aux lois spécifiques sur les spectacles sera poursuivi.
  • Article 12 : L'arrêté deviendra effectif le jour de sa publication. 

Fait à Valff le 26 juillet 1910

Arrêté municipal concernant la présentation d'événements cinématographiques

Restes d'une publicité collée sur un pilier de la mairie. On peut y lire « Kinématograph ». Photo prise lors de la venue du Kaiser (1912)

Dates importantes du cinéma

  • 28 décembre 1895 : projection publique au Grand Café de Paris par les frères Lumière
  • 15 mai 1902 : projection de Georges Méliès du film de 14mn : Voyage dans la lune
  • 1927 : premier film sonorisé
  • 1929 : premier film français parlant
  • 1935 : premier film en couleur
  • 1945 : naissance des films de western et de films noirs
  • 2009 : naissance des films en 3D

Charles LATZARUS, propriétaire du «Thomasbräu » le premier cinéma de Strasbourg ouvert en 1907, ici en compagnie de son employé camerounais chargé de distribuer les programmes

Dates importantes des débuts du cinéma en Alsace

  • 15 juin 1896 : première projection de cinéma « d'omnéographie » au Variétés Théâtre, 14, rue du Jeu-des-enfants à Strasbourg
  • 17 juin 1896 : première publicité pour le cinéma dans les « Strssburger neueste Nachrichten », entrée pour une représentation toutes les 1/2 heures ; prix 1 Mark
  • 1896 : Projection du film « Lumière » avec un appareil d'origine Lumière organisé par la ville de Strasbourg. Projection du premier film alsacien « Kinnes », réalisé en 1895 puis le film « D'r Herr Maire » le plus ancien film alsacien encore existant

Le Messti de Bouxwiller. Derrière le manège, un cinéma ambulant

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.