Envie d'une nouvelle série de faits divers d'hiver ? De faits divers d'été ? De faits qui ont été ? Ce que nos anciens ont fait ? Enfin de trucs insolites, quoi ! Alors c'est reparti pour une troisième série de ... enfin, j'en ai déjà assez parlé !

24 janvier 1925

Les souris se sont énormément multipliées l'année dernière à cause de la sécheresse persistante. Elles continuent de dévorer allègrement les semis d'hiver. Afin de contrer cette plaie, les communes d'Obernai, Valff, Gertwiller, Goxwiller et Bourgheim se sont unies pour inonder les champs. Les rongeurs n'ont pas aimé. Nos agriculteurs ont observé avec joie comment les bestioles ont fui en masse la montée des eaux pour se réfugier sur des îlots de secours où elles finiront par mourir de faim. La fonte des neiges et les dernières pluies achèveront l'éradication de ces mammifères malaimés.  

17 mars 1925

Les parents de la petite Anna SCHAETZEL, 4 ans, ont acheté pour elle un demi-titre de la loterie Capitalisation Lyonnaise. Après tirage, elle a gagné la somme de 2500 Francs en espèces.

19 juin 1925

Le maire KLEIBER de Valff répond à l'auteur anonyme du courrier publié dans le journal Der Elsaesser. C'est l'augmentation récente du salaire du maire, que l'administré juge injustifiée. Le maire répond: non seulement il est fier de sa gestion exemplaire des fonds publics, mais il affirme en outre ne pas facturer tous ses déplacements et ses frais inhérents à son mandat. Pour rappel, le salaire du maire d'Obernai est passé de 6500 Francs à 10 000 Francs, celui de Goxwiller de 700 à 1500 et du maire de Zellwiller à 1000 Francs. En plus les temps sont durs !

4 août 1925

La jeune Louise KIENNERT, 25 ans, était allée le dimanche au Messti de Valff avec quelques amies, lorsqu'elle commença à se sentir mal. Elle préféra donc rentrer chez elle. Son petit frère rentrant à la maison un peu plus tard, trouva la porte d'entrée fermée à clé et la lumière allumée à l'intérieur. Malgré ses appels et les tambourinages sur la porte, il n'obtint aucune réponse. Désespéré, il appela les voisins qui enfoncèrent la porte. La pauvre Louise gisait, morte, la tête sur le perron de la porte de la cuisine. Le médecin conclu au décès du à un malaise cardiaque. Tout le village est sous le choc. 

13 novembre 1925

On veut de la lumière ! Tel est le désir d'un correspondant anonyme dans le courrier des lecteurs qui regrette que le matin, lorsqu'il part pour la gare de Goxwiller pour prendre le premier train, se retrouve dans le noir total alors que les villages qu'il aperçoit le long des contreforts des Vosges sont illuminés [en savoir plus : l'électrification de la commune]. Maintenant, Messieurs les élus, vous êtes au courant !

16 novembre 1925

La vie est chère ! Les habitants voient régulièrement sortir du village la vieille Madame Marie R. Elle porte une corbeille vide, qui en revenant des champs, est pleine de produits qui ne poussent pas dans son jardin. Jusqu'à présent tout le monde a fermé les yeux. Mais en sera-t-il toujours ainsi ?

La vie d'antan à Andlau en 1935 (Fond BLUMER, archives de Strasbourg)

24 novembre 1925

La météo favorable a permis de faire brouter le bétail tous les jours dans les prés communaux, ce qui a largement augmenté la production laitière et préservé le stock de fourrage d'hiver. Tous les matins, encore aujourd'hui, du printemps à l'automne, le gardien des bêtes, LUTZEL Sepp, emmène les troupeaux à cornes de nos éleveurs dans la Viehweid du Bruch et les ramène le soir. Notre grand amateur de jus de raisin fermenté est aussi un  homme de la nature. Il sait prévoir les orages selon la direction du vent et dire l'heure selon la position du soleil. Pour rameuter ses bovins, il utilise son célèbre clairon et c'est son fidèle chien noir « Neger » qui fait le gendarme dans le pré. Un dicton populaire prétend que ce n'est pas le LUTZEL Sepp qui ramène les bêtes à corne le soir mais les bêtes à cornes qui le ramènent !

5 janvier 1926

La fête annuelle des pompiers dans la salle de théâtre du restaurant du Tilleul a eu un succès retentissant. Une première organisée le 27 décembre n'a pas permis d'accueillir tous les spectateur intéressés. Cette situation a obligé les organisateurs à programmer une deuxième soirée. Les divers spectacles comme « Vieille et nouvelle mode » ou « Jules KLAKSER, greffier de Strortzehüse », « Système Hoppeldihopp » ont fait largement travailler les muscles zygomatiques des spectateurs. L'intermède a été animée par la section des tambours-clairons de Valff.

22 juin 1926

Nuit du lundi de pentecôte. Un pratiquant douteux n'a pas passé la nuit à prier. Il a préféré vider les troncs de l'église St Blaise. Ce  menuisier de métier a été interpellé par la police de Saverne où il avait aussi décidé d'améliorer son zèle pour les troncs locaux. Il a reconnu avoir pillé le tronc en bois de Valff. En tant que menuisier, le bois c'est son truc ! Mais pas les comptes : il vola 1 franc 20. Il a d'abord essayé de percer la porte de la sacristie qui résista, puis cassa un vitrail pour se glisser dans la dite sacristie, détruisant au passage 3 armoires lors de son inspection et explosa le sacrarium en fer. En tant que menuisier, il pourrait peut-être proposer un devis pour les  réparations, non ?

8 octobre 1926

Le fils du menuisier Xavier KOECHLER, menuisier, est tombé d'un noyer et a eu un traumatisme crânien (Tout se sait dans notre pays où il se passe si peu, voyons !).

10 août 1927

Au carrefour à l'entrée du village sur la route de Goxwiller, l'automobile du régisseur de la Poste de Valff est entré en collision avec la voiture de Monsieur KUFFLING. Son épouse assise à côté de lui a été éjectée sous le choc, elle souffre d'une fracture à l'épaule. Les deux véhicules sont dans un sale état. La vitesse excessive du postier est à l'origine du sinistre.

12 septembre 1927

La veuve JOST a eu la mauvaise surprise, de découvrir, alors lorsqu'elle se rendait dans sa vigne, qu'une cinquantaine de pieds avaient été coupés à la racine. Juste avant la récolte, c'est un acte odieux. Elle est actuellement en procès avec un individu du village qui est fortement soupçonné. Cela s'appelle régler les différents à la source !

A suivre ...

Sources :

  • Archives communales
  • Bibliothèque Universitaire de Strasbourg
  • Fond Antoine MULLER
  • Fond BLUMER
  • Gallica

Autres faits divers à venir :

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.