- Écrit par : Rémy VOEGEL
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Les personnes qui franchissent le porche de l'église Saint Blaise n'imaginent pas qu'elles enjambent un petit trésor.
A l'entrée à droite, tout de suite au départ de la première pierre, au niveau du sol, sont ensevelis des souvenirs et témoignages laissés par les constructeurs. Lors de la pose des fondations de l'église actuelle, construite à partir de 1740 [lire son histoire ici : Comment diviser un village ? Facile : construisez une église !], le curé Jean Thiebaut HAENNER et la communauté ont déposé dans une pierre creuse, en témoignage pour les générations futures, des objets courants de leur époque.
Dans un récipient en verre, le desservant a voulu transmettre aux générations futures son témoignage des tribulations qui ont accompagné la construction de l'édifice. Il y a introduit un document de circonstance accompagné de quelques grains de céréales, de vin et de diverses pièces d'argent en cours avec la légende de leur valeur d'époque. Il a aussi formulé ce souhait sincère : « Que des temps meilleurs suivent ... ».
Une cinquantaine d'années plus tard, le pire, que même le curé HAENNER n'aurait pu imaginer, arriva. La Révolution française entraîna dans sa tourmente la destruction de nombreux monuments et édifices religieux ! Les statues de la cathédrale de Strasbourg sont saccagées. A Valff, à part certaines croix rurales comme ailleurs, les principaux monuments échappèrent à la destruction. Mais un petit souvenir de cette hystérie destructrice est resté gravé dans la pierre : au dessus de la porte d'entrée principale du presbytère on peut apercevoir un écusson martelé et vandalisé. Nous n'avons aucune indication sur l'auteur de cette prouesse mais connaissant la virulence anticléricale du prêtre jureur Sébastien LASSIAT [à lire dans Histoire d'une révolution : les années sanglantes (1/2) et (2/2)] qui sévit à cette époque ...
C'est sous la houlette du même curé HAENNER que fut construit le presbytère. Sa prière resta malheureusement vaine !
Écusson de la porte d'entrée du presbytère
Sur le dessus on peut encore voir les marques de martelages d'un burin