L'église Saint Blaise en 1908

L'église Saint Blaise est devenue trop exiguë. Le nombre d'habitants ne fait que croître depuis ce début du XVIIIème siècle. La construction d'une nouvelle église s'impose.

Les travaux débutent en 1740. Cela ne semblerait être qu'une formalité, direz-vous, mais pas du tout ! Le projet divisa la communauté toute entière ... Pour quelle raison ? Son lieu d'implantation ! Une partie du village, surtout ceux du haut-village avec les Seigneurs d'Andlau en tête, la préféraient dans l'enceinte du château (lieu actuel), l'autre, principalement les habitants du bas-village, sur le cimetière près de la chapelle Sainte Marguerite. Les uns argumentent l'emplacement historique, les autres la situation géographique. C'est la zizanie ! Il n'y a qu'à ... !

C'est finalement l'évêque de Strasbourg, le Cardinal DE ROHAN qui tranchera. Entre nobles on sait s'entendre. Le curé Jean Théobald HAENNER (curé à Valff de 1724 à 1747) fortement irrité par cette décision fit déposer dans la pierre angulaire au côté Sud du clocher un document avec le texte suivant : « Dans l'année 1740 nous avons commencé à construire la nouvelle église après de longues discussions et controverses sur le lieu d'implantation de cette église. Pendant que l'adversaire continuait à semer les mauvaises herbes, étant donné que des raisons profondes militaient en faveur de la construction de cette église sur le cimetière près de l'église Sainte Marguerite, l'évêque se décida à contre-coeur pour l'emplacement actuel. Le patron de l'église est Saint Blaise, évêque et martyre. Sur le siège de Saint Pierre se trouve le successeur de Clément XII, Bénédict XIV. L'évêque de notre diocèse est le noble prince Amandus Gaston, Cardinal de Rohan. L'évêque coadjuteur est l'excellence Jean, François Ricius, évêque d'Uranopolis. L'officialité du diocèse de Strasbourg avec droit de patronage est la princesse du chapitre de l'Abbaye d'Andlau, Sophie d'Andlau. Le supérieur immédiat est l'évêque de Strasbourg et leurs vassaux sont les nobles d'Andlau ; en France règne le roi chrétien Louis XV, de la maison des Bourbons. Sur l'Empire règne Charles VI, de la maison de Habsbourg. Le curé du diocèse de Bâle qui s'est beaucoup consacré à sa paroisse, mais qui a été d'autant plus persécuté que celui qui lira plus tard ce texte veuille bien prier pour le salut de son âme. Pour tous ceux cités, à tous les lecteurs et pour nous-mêmes, que Dieu leur accorde sa grâce pour que à la fin des temps nous puissions ressusciter en gloire et nous réjouir éternellement en Dieu. Amen ».

La construction se termine en 1743. Entre 1680 à 1720, 10 curés se succèdent à Valff. Jean Grégoire DE SCHWANDEN qui n'a tenu le coup que 6 mois (1691) relate dans un coin du registre des baptêmes : « Depuis 18 ans, Valff avait 15 curés [et vicaires]. Personnellement Dieu soit loué, je partirai bientôt. Un seul curé, pendant cette période troublée, a tenu 5 ans ... ». 

Quelqu'un a dit qu'il parait qu'il semblerait que ce se pourrait que les habitants du lieu sont pénibles ? Mais non ! Mais non ! D'Kerich muss im Dorf bliewe ! (citation alsacienne : l'église doit rester au village). C'est  finalement le cas non ?

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.