Le titre de cet article est choquant. Pourtant c'est avec cette conclusion que le journaliste des Dernières Nouvelles d'Alsace du mardi 15 août 1967 a conclu son reportage au sujet de la multiplicité des accidents relevés en France. Pour quelle raison a-t-il partagé ce conseil ? Le début de la semaine du week-end du 15 août 1967 avait déjà coûté la vie à 67 personnes, blessé 738 autres dont 313 grièvement. Pourriez vous dire à quand remonte l'obligation de la ceinture de sécurité à l'avant sur les voitures ? Non ? Alors vous allez sûrement apprécier les informations suivantes.

Plus de 18000 tués sur les routes en 1972

1972 fut l'année qui demanda le plus grand tribut en vie humaine sur les routes. Avec un total de 18 034 tués, soit 54 par jour en moyenne, on avait atteint un sommet. La chanson de Michel POLNAREFF « On ira tous au paradis » prenait tout son sens. Cela correspondait à la population de la petite ville de Mazamet dans le Tarn, dont les habitants se coucheront symboliquement pendant quinze minutes dans les rues, afin de dénoncer la réalité d’une hécatombe qui paraissait alors inéluctable.

Pour comparer : avec un parc automobile de moins de 12 millions de véhicules en 1972, comparé à celui de 2021 qui est de 38,3 millions de voitures particulières, 5,6 millions de véhicules légers utilitaires, 600 000 poids lourds et 94 000 autobus, le ratio de 1972 était 4 fois plus mortel. Le bilan officiel de décédés sur la route en 2021 est de 3 219. Il faut reconnaitre que malgré le confinement de 2020, quand même 2 780 personnes avaient eu un accident mortel cette année là !

Journal de Dernières Nouvelles d'Alsace faisant un inventaire des accidents relevés en Alsace Lorraine durant le week-end du 15 août 1967

Accident près de Strasbourg en 1936 (Fond BLUMER, archives de Strasbourg)

L’origine de la ceinture de sécurité

Il faudra attendre 1973 pour voir l'obligation de la ceinture de sécurité. Elle avait plusieurs ancêtres, fut le fruit de multiples améliorations. Son premier parent serait un harnais inventé par George CAYLEY, physicien et expert en aéronautique au début de XIXe siècle. Le 10 février 1885, Edward J. CLAGHORN dépose pour la première fois un brevet pour une ceinture de sécurité automobile, destiné en priorité aux taxis New Yorkais. En 1896, ce type de harnais est pour la première fois utilisé en France lors de la course Paris-Marseille-Paris. En 1903, c’est le québécois Gustave Désiré LEBEAU qui déposa un brevet pour des « bretelles protectrices pour voitures automobiles ». Notons que cette même année, Mary ANDERSON déposa son brevet pour les essuie-glaces. Côté aviation, la ceinture de sécurité a également évolué dans les années 1900, avec le général américain Benjamin FOULOIS qui pris la décision d’ajouter des ceintures aux sièges passagers des avions. Le lieutenant-colonel John Paul STAPP, médecin de l’armée américaine, étudia de près le rapport de force et de vitesse. Suite à un crash-test propulsant une voiture à plus de 200 km/h, ce dernier apporta de nombreuses améliorations au harnais et aux bretelles protectrices. En effet cette expérience ayant mis en exergue les conséquences d’un choc frontal, pouvant amener un passager un traverser le pare-brise.

D’autres ceintures de sécurité en « Y » ont été inventées en 1955, comme les ceintures de Roger W. GRISWOLD ou Hugh DE HAVEN, mais ces dernières furent rapidement considérées comme dangereuses au vu de leurs impacts sur le foie et la rate des passagers qui les utilisaient.

Une démocratisation à la fin des années 50

C’est en 1959 que la ceinture de sécurité en 3 points, comme nous la connaissons aujourd’hui fait son apparition. Cette dernière est une création de l’inventeur suédois Nils BOHLIN, une anecdote assez cocasse étant donné que ce dernier est également à l’origine du siège éjectable. Engagé chez Volvo, il intègrera donc son invention sur la berline Amazon. Accessoire rapidement reconnu comme vital, Volvo laissera ce brevet libre de droit pour permettre aux autres constructeurs automobiles d’en bénéficier.

Longtemps optionnelle, l’obligation du port de la ceinture de sécurité apparaîtra en 1973, à l’avant et hors agglomération. Il faudra attendre 1979 pour que cela soit de même dans les villes. Ça n’est qu’en 1990 que la ceinture de sécurité sera obligatoire aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, que ce soit en ou hors agglomération. Notons également que depuis 2005, le conducteur du véhicule est responsable des mineurs non attachés dans sa voiture. En ce qui concerne les autocars, en 2003, boucler sa ceinture était obligatoire dans les véhicules de transports en communs qui en possédait. Mais ça n’est que depuis 2015 que chaque autocar circulant, doit être équipé d’une ceinture de sécurité, pour les passagers et pour le chauffeur

Vous en souvenez vous ?

Test anti-pollution

1999, année d'obligation des premiers tests anti-pollutions.

Les vignettes

La première vignette date de 1956, et elle durera 44 ans. La vignette automobile, renouvelée chaque année au mois de janvier par tous les automobilistes, avait été créée à l'origine pour financer et améliorer les revenus de pension des plus de 65 ans.

La carte verte

La carte verte a été créée en 1949. Avec les dernières évolutions, va-t-elle disparaître ?

Et l'airbag ?

L'airbag est une invention américaine des années 70. C’est à un illustre inconnu, John W. HETRICK, que revient le mérite. Il a déposé le brevet, après de longues années de recherches, le 18 août 1953. Cela dit, il faudra attendre bien longtemps avant de le retrouver dans une voiture de série. C'est la Chevrolet Impala modèle 1973 qui en sera équipée. La mise au point de cette invention est à mettre au crédit des ingénieurs allemands de chez Mercedes. Une bien belle invention !

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.