Déclenchée en raison de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne à partir du 1er septembre 1939, la mobilisation française a commencé dès le lendemain, la veille de la déclaration de guerre de la France à l'Allemagne. Elle marque le début de la « drôle de guerre ». Antoine MULLER s'en souvient ...
Le 1er septembre 1939, l'Ordre de Mobilisation Générale est affiché à la porte de la mairie et publié dans les rues du village par l'appariteur Louis SCHAETZEL. Le 3 septembre 1939, la France se déclare à son tour en état de guerre avec l'Allemagne hitlérienne. Beaucoup de chefs de famille sont mobilisés et devaient quitter femmes et enfants pour constituer l'armée française combattante contre l'invasion des forces allemandes. Avant le cantonnement des soldats français dans notre village, un recensement de capacité d'accueil a été fait dans chaque propriété. On pouvait lire sur les portes d'entrée le nombre de soldats et de chevaux pouvant être hébergés. L'instituteur Louis GUGUMUS quitte Valff pour rejoindre comme réserviste son casernement. Il est remplacé par M. SCHUSTER, originaire de Strasbourg, et qui résidait provisoirement au n°119.
Foule parisienne prenant connaissance de l'ordre de mobilisation générale en septembre 1939
A partir de novembre 1939, la 6e Génie s'installait à Valff pour une durée de presque 6 mois. Drôle de guerre ! On est en attente ! Les soldats cantonnent principalement dans le haut village. Dans la cour de M. Léon SCHULTZ fonctionnait une infirmerie et dans celle de mon père deux cuisines ambulantes pour les soldats. Notre cuisine privée était réservée aux sous-officiers. Ce contingent de soldats réalisait deux grandes tranchées de défense, la première au lieu-dit « Muregarten » et la deuxième sur une parcelle de verger derrière la propriété actuelle de M. Jules NEFF. Celle du « Muregarten » était recouverte par mesure de sécurité, tandis que l'autre était restée à ciel ouvert. Sur recommandation de l'autorité, chaque famille devait disposer d'une tranchée de protection « Unterstand ». Ces tranchées ont été creusées soit dans le jardin ou sur les vergers attenants. Le bas village accueillait le 95e Régiment d'Infanterie pour une longue durée. Il fut remplacé par le 172e Régiment d'Infanterie jusqu'au moment, où en l'espace d'une semaine, tout s'est effondré, même l'espoir d'un revirement. L'armée française a abandonné notre province. Des réfugiés du Ried viennent s'installer à Valff, et les soldats français, en cantonnement dans notre village se dirigeaient vers la frontière allemande. On se croisait sur la route de Westhouse ...