Suite de notre revue de presse du Barrer Kantonsblattel et ça bouge dans la commune de Valff.
6 janvier 1904
Lundi, à 21 heures, lorsque le garde-chasse du lieu a fait sa ronde près de la maison forestière près de Kertzfeld, il a été frappé par un inconnu qui lui a subtilisé son fusil. On suspecte un habitué du braconnage d'ici, X. D. qui a été vu à Kertzfeld et près de la maison forestière.
16 janvier 1904
Un fêtard local était tellement éméché après une soirée bien arrosée avec ses copains, qu'il ne put entreprendre le chemin du retour qu'à quatre pattes. Un de ses copains acolytes, croyant entrevoir un chien méchant dans la pénombre, entrepris de lui lancer un gros caillou. Au son du cri de détresse, il remarqua son erreur et découvrit qu'il venait de faire un gros trou dans le crâne de son ami. C'est ainsi qu'il put appliquer le remake de la parabole du bon samaritain.
11 janvier 1904
École fermée. A cause de l'épidémie de rubéole, la classe de fin d'études de notre maître d'école J. MESSNER dont le fils est, lui aussi, atteint, ainsi que les autres classes, sont momentanément fermées. Le 15 janvier, le maître Messner fera publier un démenti où il expliquera que le 11, il n'y avait déjà plus aucun enfant malade !
20 mars 1904
Le Aloïse LUTZ a fait sacrément parler de lui ! L'huissier de justice Kutscher d'Obernai s'est fait, par deux fois, copieusement insulter par LUTZ alors qu'il tentait de récupérer des biens à saisir. La cour de justice de Saverne a condamné Lutz à 2 mois de prison. La première fois, Lutz lui avait arraché les documents et les a détruits. Le même jour, alors que LUTZ a écopé en plus d'une amende de 10 Mark, l'huissier, accompagné d'un gendarme, s'est vu arracher, cette fois-ci, sa canne des mains, avec laquelle Lutz l'a copieusement rossé. Le gendarme qui a désarmé le furieux a heureusement pu empêcher qu'il se saisisse aussi le couteau qui se trouvait sur la table !
1er août 1904
L'agriculteur MULLER a été happé par la « Dreschmachine » (batteuse). Il s'en sort avec un bras cassé et des blessures superficielles.
Dentiste à l'hôtel de la Couronne à Barr. Un petit brin d'humour ?
13 août 1904
Une de nos concitoyennes a eu une bonne idée. Elle a reçu un écrit de l'administration que personne n'arriva à déchiffrer. Elle est donc allée à la pharmacie et a déposé la lettre devant le pharmacien. « Vous arrivez à déchiffrer les ordonnances des médecins, ce serait une surprise si vous n'arriviez pas à me lire ce charabia ! ». C'est dit !
30 novembre 1904
Le restaurant « Au tilleul » a changé de propriétaire. C'est l'agriculteur Mathieu KORMANN qui a acheté le commerce. L'inauguration, qui a été fêté avec une distribution gratuite de bière, s'est terminée en bagarre générale vers 23 heures avec les couteaux et des lattes en bois. Les trois frères KIENERT se sont frottés aux frères MULLER et leur père Barnabas. Le fils, Jean-Baptiste, est employé municipal et gardien de nuit. Trois des combattants sont blessés gravement et deux, Xavier KIENERT et Florent MULLER, sont dans un état critique. Le médecin a dû sortir du crâne de MULLER un morceau de couteau cassé. Il aurait dû partir au service militaire dans 8 jours. Il décéda à l'hôpital de Strasbourg. KIENERT succomba aussi à ses blessures. Le village est en émoi. Barnabas MULLER a écopé de 6 mois de prison et son fils Jean-Baptiste de 1 an et 1 mois.
25 novembre 1904
Le prêtre et philosophe Séraphin ANDRES est décédé. Enfant du village, il est né le 1er décembre 1826. Consacré prêtre en 1850, il fut nommé à Ebersmunster en 1867, à Marlenheim en 1872 et avait pris sa retraite en 1879.
26 novembre 1905
Inauguration de la nouvelle école des filles. Lundi dernier a eu lieu l'inauguration de l'école des filles. Grâce aux subventions de l'État, le nouveau bâtiment a remplacé l'une des plus vieilles écoles du canton et même de la région. Sa construction était datée de 1688 (L'indication de la date de construction avait été avancée auparavant par Fr. EICHOFF en 1899 dans son livre « Heimatkunde des Kreises Erstein ». La date était peut-être gravée sur une pièce de colombage).
4 janvier 1906
Voici l'histoire véridique qui a eu lieu dans un village que nous ne citerons pas. Le médecin a conseillé au « Schrinnerfranz » de se faire soulager avec un lavement « Einlauf » curatif.
Mais qui est-ce qui possède encore une telle seringue ? se dit le Schrinnerfranz. Sa femme se souvint que sa voisine s'Gretel avait un ancien parent qui était barbier chirurgien. « Vous me rendrez la seringue, n'est-ce-pas ? Elle me vient de ma grand-mère » insista Gretel. Comme la voisine tarda à rapporter le précieux instrument, Gretel décida de se rendre chez elle. « À l'instant même, j'allais te rendre ton instrument ! » s'excusa la voisine, « Voilà ! et mille fois merci ! ». Gretel empoigna son bien et pris la direction de sa maison. En passant à côté de la cuisine, elle aperçoit un bon bouillon qui mijotait doucement sur le fourneau. « Un service doit être rémunéré ! » se dit-elle et aspira avec sa seringue une bonne dose de soupe. Miam, miam ! Bon appétit Gretel ! Un bon bouillon vaut mieux que mille merci, n'est-ce pas ? À méditer.
31 mai 1906
Le 18 mars dernier, le maître d'école HASSELMANN d'Huttenheim en compagnie de Joseph FELTZ de Benfeld ont décidé de faire une petite excursion en vélo. Vers 19 heures, ils rencontrèrent le commis Lucas GEIGER et le vannier Joseph SPECHT, tous deux originaires de Valff qui leur barrèrent la route. GEIGER tira son couteau et frappa HASSELMANN au cou. FELTZ fut jeté à terre et reçu également plusieurs coups de couteau plus des coups de matraque de la part de Specht. Lorsqu'un certain Ernest ZELLER tenta d'intervenir, il fut pareillement touché par un coup de couteau à la cuisse. HASSELMANN a perdu beaucoup de sang et est encore, à ce jour, invalide. Devant le tribunal de Saverne, GEIGER a écopé d'une peine de trois ans et six mois de prison et Specht à un an de prison.
Publicité pour l'hôtel maison rouge à Barr
23 décembre 1906
14 juillet 1908
23 septembre 1912
Un journalier avait été engagé par une veuve du village pour l'aider à rentrer les regains. S'étant rendu coupable de négligence, le fils de cette veuve lui signifia son congé. Furieux, le journalier se jeta sur le jeune homme avec un couteau et le blessa sérieusement à la main gauche et lui sectionna une artère et les tendons.
Source : BNU Strasbourg
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