Le restaurant « Au Soleil » en 1906

Le restaurant « Au soleil » a été construit par Aloyse MARTZ, Maire, père de Madeleine qui a épousé Henri BIECHER son successeur. BIECHER a eu trois filles : Anna, Marguerite et Germaine. Nous allons nous intéresser spécialement à Anna qui épousa Léon GYSS d'Obernai. Ils ont eu trois garçons : Pierre né le 12 novembre 1911 et les jumeaux Paul et Jean nés le 4 juin 1913.

La famille GYSS

C'est Joseph Léon GYSS (1897-1919) et sa femme Anna Maria Eugénia BIECHER (1987-1942) qui reprirent le restaurant après le décès d'Henri BIECHER ainsi que l'épicerie attenante. GYSS était originaire d'Obernai, fils de Nicolas et Maria RIEFFEL. Il est qualifié d'exploitant agricole à son mariage.

Acte de mariage de Léon GYSS et Anna BIECHER

Léon GYSS sous l'uniforme allemand

Léon GYSS reçoit le 3eme prix à un concours de bovins en 1914

En 1918

Léon GYSS décèdera le 24 juin 1925 à 45 ans à Strasbourg. On lui attribue le métier d'épicier. Anna déménage à Strasbourg après avoir vendu le restaurant à la famille Albert FRANCK en 1927. On la retrouve en 1929 à Strasbourg avec une promesse de mariage d'un certain Charles MULLER, comptable.

extrait journal l'Elssässer juin 1925

1925

Pierre GYSS

Le fils de Léon et Anna, Joseph Pierre Paul est engagé comme « Malgré nous » en 1940 dans l'armée allemande et sera déclaré mort et porté disparu le 14 mars 1945 au front russe. Il avait épousé Monique Lina BLEICHER à Strasbourg, elle habitera plus tard à Colmar. L'inscription de la mention « Mort pour le France » ne sera consignée au registre des décès qu'en 1969. Anna, sa mère, n'en saura rien. Elle décède en 1942.

Acte de naissance de Pierre GYSS

Acte d'engagé « Malgré-nous » sur Mémoire des hommes

Jean GYSS 

Jean Gerard est un des jumeaux né en 1913. Après la vente du restaurant en 1927, on le retrouve installé à Alfortville au Val de Marne près de Paris. Son épouse Alice G. habite à Paris au XIeme arrondissement, 7 rue de la Présentation. Ils ont 1 enfant et il est chauffeur. Il sera arrêté le 13 août 1943 pour appartenance à un parti politique interdit, vraisemblablement communiste. Il est condamné et transféré au camp de concentration de Buchenwald le 18 septembre 1943 avec le matricule 21267. Dans son coffre de voyage il a emporté 1 pantalon, 2 paires de chaussettes, 1 pullover, 5 chemises, 1 sous-vêtement et une ceinture. Sur sa personne il porte son portefeuille avec permis de conduire, 2 alliances, 1 couteau, 1 gant de toilette, 3 chemises, 1 paire de gants et une veste de sport. Il porte 4 tatouages. On répertorie ses blessures :

  • 1933 : opération d'une hernie avec une cicatrice de 14 cm de long
  • 1941 : double fracture des vertèbres, les pieds plats

Le 11 novembre 1944, il est transféré au camp annexe de Dora où les prisonniers durent produire dans des conditions inhumaines des fusées V1 et V2 et où il mourra en mars 1945.

Signature de Jean GYSS au camp de Buchenwald

Sources :

  • Arlosen
  • Archives de la commune
  • Gallica
  • Fond Antoine MULLER
  • Mémoire des hommes

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.