Photographie originale prise en 1885 devant le restaurant « Au canon »
Au XIXe siècle, les premières photographies font leurs apparitions. Quelques années plus tard, le premier cliché est pris à Valff devant le restaurant « Au canon » et entre ainsi dans l'histoire !
La genèse
Le principe de la photographie est connu depuis l'Antiquité, c'est la camera obscura. Si l'on prend une boite et que l'on laisse entrer la lumière, les rayons du soleil s'engouffrent et reproduisent l'image ... inversée ! Léonard de Vinci en était un assidu utilisateur. En 1826, le français Nicéphore NIEPCE (1765-1833) parvient à prendre la première photographie de l'histoire. A l'aide d'une chambre noire, sur une plaque d'étain enduite de bitume de Judée dissous dans de l'essence de lavande et laissée sous exposition pendant 8 heures, il obtint ce que l'on peut appeler le premier cliché.
En 1829, NIEPCE s'associe avec Louis-Jacques DAGUERRE (1787-1851). Grâce au système que l'on baptisera « Daguerréotype », ils parviendrons à créer des photographies sur une plaque métallique révélée au mercure. Il fallait alors 20 minutes d'exposition, puis plus que 10 en 1855. Sur une photo appelée « le cireur de chaussure » prise à Paris, la foule a disparu alors que seul le cireur de chaussure est plus ou moins net, normal ! Avec 15 minutes d'exposition il est resté le seul plus ou moins immobile.
Petit jeu : retrouvez le cireur de chaussure !
En 1849, Henri FOX-TALBOT invente le calotype, le négatif est né. On peut dorénavant reproduire des photographies à l'infini à partir d'un négatif. Cinquante ans plus tard George ESTMAN, fondateur de KODAK, met au point la première pellicule souple en ruban. La photographie moderne devient populaire. En 1985 apparaît l'appareil photo numérique qui fit le bonheur des historiens amateurs pour immortaliser les archives ... mais ceci est une autre histoire. Après avoir survolé rapidement l'histoire de la photographie vous apprécierez encore d'avantage la plus ancienne photographie recensée d'un bâtiment à Valff ! Il s'agit du restaurant « Au canon » avec une photo prise en 1885.
L'histoire du restaurant
L'origine du nom du restaurant est inconnue (un rappel à la guerre de 1870 où le canon était la mesure de liquide faisant 1/16ème de pinte et qui était utilisée pour les vins et les spiritueux ?). Une auberge, près de l'école, servait au XVIIIe siècle de salle de réunion et de débats au conseil municipal et de la population. Mais rien ne permet d'affirmer qu'il s'agissait de notre restaurant. En effet, le recensement de la population du XIXe siècle fait apparaître pour la première fois en 1885 les noms de Aloïse HEYD et son épouse Thérésia KLEIBER, aubergistes exploitant. C'est Aloïse qui fera immortaliser ce fameux cliché. On peut supposer que se sont eux, accompagnés de leurs 4 filles, qui sont sur la photo.
Exploité par la famille Georges MICHEL, de père en fils jusque dans les années 60, l'auberge disposait dans ses dépendances d'une salle de bal et de théâtre souvent occupée après la guerre par les sociétés locales. Elles y produisaient des soirées de distraction. Fermé pour défaut à la sécurité, cette salle clôturera ses portes en 1966. De nombreuses photos des conscrits joyeux et éméchés témoignent du centre (culturel) de cet établissement !
Parmi les autres exploitants fin du siècle citons entre-autres : Claude DECKERT provisoirement en 1956, Robert WEIBEL en 1973 et Claudine BUNTZ à partir de 1974.
Lettre de l'Inspection du Service de Sécurité interdisant l'usage de la salle de spectacle
Photographie retouchée (cela aussi fut une invention révolutionnaire du XXe siècle !)
« Au Canon » avant de devenir aujourd'hui « Le Valva »