Dans des boites en carton au fond d'une armoire, dans des albums bien rangés du vaisselier ou tout simplement dans les tiroirs de la vieille commode au grenier sont conservées et souvent oubliées les vieilles photos de nos ancêtres. Arrêtons nous un peu sur l'histoire de ces clichés.
Les ateliers de photographe
Bien rares étaient les particuliers qui possédaient un appareil photographique personnel. Pour se faire faire le portrait, il fallait commander le photographe de Barr ou d'Obernai. Le temps de pose était orchestré par le spécialiste et pouvait durer une ou plus d'une seconde, ce dernier demandait en général à ses clients de ne pas sourire. Une des plus vieilles photos de Vaff qui a survécu date de 1891, mais pas que [en savoir plus : L'histoire de la première photographie prise à Valff devant le restaurant « Au canon » !]. Elle a immortalisée le quartier de la chapelle Ste Marguerite et de la mairie. Nous possédons un peu plus de portraits personnels. Par exemple ceux de la famille BIECHER, ancien maire, restaurateur du Soleil, postier et épicier, et de son gendre également maire et épicier qui habitait dans la rue Thomas.
Un atelier de photographe très prisé par les personnes de Valff se trouvait à Barr. Il s'agissait de l'établissement Albert BURCKEL.
L'atelier d'Albert BURCKEL se situait avenue de la Gare (aujourd'hui 17 avenue Marcel KRIEG). Son frère H. Ernest, a exercé le métier de dentiste au même endroit d'où l'inscription « Zahn Atelier ». Ernest est également connu pour avoir possédé la première voiturette à Barr que l'on aperçoit sur la première carte postale. L'auto est une De Dion, moteur monocylindre de 402 cm3 développant 3,5 ch à 1500 tr/mn. La vitesse maxi est alors de 30 km/h. C'est le premier modèle De Dion équipé d'une marche arrière [en savoir plus sur l'incroyable voyage de la carte postale : www.barr-memoire.com/insolite].
Les BURCKEL étaient également connus pour être les organisateurs des premières manifestations folkloriques. On reconnait sur les deux cartes postales la porte du petit magasin flanquée d'une collection de cartes postales. Albert BURCKEL (1862-1918) a ainsi laissé une grande collection de vue de la région de Barr.
Avenue Marcel KRIEG (Capture d'écran Google Maps)
Photo de la collection de la famille SPECHT de Valff
Les cartes postales
Les photographes imprimaient leurs clichés sur des cartes postales ce qui permettait de personnaliser son courrier. Exemple, ces jeunes filles alsaciennes de Valff ? (en recto-verso).
Ou encore celle ci de 1927 :
Les personnes qui se déplaçaient chez le photographe avaient en général le plaisir de poser devant un cadre idyllique. Il pouvait s'agir d'un paysage peint sur une grande toile, d'un arrière-plan plus classique et neutre ou comme le démontre les deux photographies suivantes de la famille Specht n°224 de Valff, d'un décor plus original, non ?
Famille SPECHT de Valff
L'atelier Antoine HELLER
L'atelier d'Antoine HELLER se trouvait à l'origine au 38 de la Grand rue à Barr. La photographie est une histoire de famille. Son fils Gérard HELLER (1935-2011) s'est installé au 17 avenue des Vosges. HELLER a réalisé une série de photos sur la libération de Barr et Gertwiller. Et enfin sa fille Martine née vers 1963, qui a changé d'orientation professionnelle vers 1990
Annonce de 1928 dans le journal « Le photographe »
La droguerie BAUER
Le magasin se trouvait au 30 de la Grand rue à Barr. La droguerie a commencé à exercer à partir de 1953 (aujourd'hui magasin de coiffure). Pour tout appel téléphonique et rendez-vous, faites le 97 !
Les négatifs
Les générations futures de photographes numériques ne se souviendront bientôt plus des négatifs qui avaient la sale manie de tomber et de se perdre, et qui accompagnaient les photos argentiques développées. Voici par exemple un négatif retrouvé à Valff qui montre un quartier du village, années 50. Trouveriez vous quel est cet endroit ? On devine un cycliste, une charrette tirée par un cheval, un poteau électrique, des personnes posant sur la gauche, un arbre encore petit et des maisons. Le seul moyen de vraiment résoudre l'énigme serait de faire développer le négatif. Est-ce la rue Principale à la hauteur de la rue Meyer ? Faites vos paris ! Le temps de te faire développer. Quelle surprise nous réserves tu ? C'était comme les films donnés à développer avec au bout, la surprise du chef, et la moitié des photos floues. C'était il était une fois !
Remerciements à Christian SCHMITTHEISLER, membre du site Barr Mémoire et tradition
Crédit photos :
- Fond Antoine MULLER
- Fond privé