- Écrit par : Antoine MULLER
- Affichages : 5618
Récolte du blé avec Albert SCHMITT, Florent MARTIN, Marie SCHMITT, Florentine MARTIN, enfant inconnu et Thérèse MARTIN (collection Antoine MULLER)
Après la seconde guerre mondiale mon père tenait, à part son magasin d'alimentation, une petite exploitation agricole. Son cheptel se composait de deux vaches, un boeuf, deux cochons, une cinquantaine de lapins et de volailles. On cultivait des pommes de terre, des betteraves, mais surtout du blé sur une superficie d'environ 80 ares. Le blé était semé en automne, de préférence sur des champs sur lesquels on avait récolté des pommes de terre ou des betteraves. Au printemps, quand les mauvaises herbes commençaient à pousser, on passait sur les champs de blé pour couper les chardons et les mauvaises herbes avec une pointe de faucille fixée au bout d'un manche. La moisson commençait normalement après le 14 juillet avec l'orge, puis le blé et l'avoine.
A cette époque, le blé était encore fauché à la main. L'aiguisage de la faux requiert un savoir-faire particulier. Mon père m'a appris tout cela. Après le fauchage entraient en action les ramasseuses équipées de faucilles pour mettre le blé en javelles. Javelle signifie : petit tas de tiges de céréales qu'on laisse sur place quelques jours, si nécessaire, afin que le grain achève son mûrissement et que les mauvaises herbes sèchent. Après un orage ou une période de pluie les javelles étaient retournées pour un séchage plus efficace. Venait ensuite la mise en gerbe à l'aide d'une cordelette nommée « Schnallbender » disposée préalablement au sol. Deux à trois brassées formaient une gerbe. Après le liage, les gerbes étaient rassemblées par dizaine, quatre de chaque coté et deux aux extrémités. Elles étaient inclinées pour défier le vent.
Pour simplifier le battage de la récolte nous avons stocké la moisson dans la grange en attendant le battage à domicile. Au mois de septembre, voire octobre, commençait la période du battage dans les fermes. Il y avait, en son temps, déjà des faucheuses mécaniques tirées par des chevaux puis rapidement remplacées par les premiers tracteurs. A cette méthode de fauchage succédait à partir de 1953 la moissonneuse-lieuse. Mais l'utilisation de ces machines nécessitait un pré-fauchage à la main des deux côtés de la parcelle pour le passage de ces machines, évitant ainsi une certaine perte de la récolte.
Nous y reviendrons prochainement ...