« Red we der der Schnawel gewanckse esch » T'apret ce ticton che devrai fous écrire en halsacien. Mais comme chantil che suis et que l'halsacien ne s'écrit fancht net, surtout qu'il est diffichile en plus à le lire, non-de-bip ! ... che vous transmets la formidable nouvelle dans la langue du franzons Molière (ed der Molaire Spronch) : Les cigognes sont de retour !

Profitant des délicats et chatoyants rayons d'un soleil éclatant en ce début de mois d'avril (purée ça a tapé quand même !), un désir débordant a empli mon coeur poétique à partager avec vous ces quelques photos romantiques (il a quand même frappé fort, le soleil ! ... me voilà à faire des vers sans en avoir l'air !). Enfin bon ! Tout ça pour vous dire que j'ai vu des arbres, des fleurs et des cigognes ! Voici donc photos prisent entre Valff et Bourgheim.

5 cigognes et une héron cendré en pleine campagne :

Revenons un peu à l'histoire qui fait si bien ce que l'Alsace est pour la cigogne et la cigogne pour l'Alsace. C'est surtout le dessinateur Hansi qui a immortalisé dans la mémoire collective la cigogne et l'Alsace. Mais du temps de Hansi, des cigognes il y en avait plein dans les villages ! A Valff, elles ont disparu du paysage durant la deuxième moitié du XXe siècle. Un nid se trouvait sur la cheminée de la maison n°137, vis à vis de l'école. Quelques années plus tard, en soif de connaissance peut-être, elles déménagèrent directement sur l'école des filles. Mal leur en a pris. En 1936, lors d'une tempête mémorable qui détruisit de nombreux bâtiments, les vents violents arrachèrent le nid avec la cheminée. Deux cigogneaux y laissèrent leurs plumes. On les ramassa mort dans la cour de l'école.

Quelques années plus-tard, le 2 mai 1954, un couple reprit position sur son perchoir nouvellement reconstruit. En 1955, Monsieur cigogne est arrivé le 8 mars, Madame le 21. Madame sait se faire attendre ! (je ne ferai pas de commentaire sexiste ! enfin juste peut-être que l'on peut dire que madame cigogne claquette, craquette ou glottore, 3 termes tellement elle parle. Monsieur cigogne, lui, l'aime pour cela (peut-être) parce que les cigognes se restent fidèles toute leur vie). Une leçon de courage ! Aujourd'hui elles ont enfin refait leur apparition.

Témoignage de François GALLIAN du Restaurant « Le Tilleul » : « C'est le jour de la sortie des Foulées Valffoises dans la rue Large, que Monsieur cigogne de passage a choisi le pilier électrique à côté du restaurant. Il a commencé par tester la solidité du pilier en lui assénant des coups de bec, puis sans attendre, a démarré la construction du nid. Brindille après brindille, branchage après branchage, l'habitat a pris du volume. Madame, apparu quelques jours plus tard avec 2 autres cigognes ... et ce fut la résistance à la mode Fort Alamo ! Défendant son nid pieds et bec tel un escrimeur, Roméo cigogne gagna la bataille. Les 2 squateurs ne furent curent que d'aller voir ailleurs ! Non mais ! Juliette cigogne conquise (ah ! les femmes !) se joint à son compagnon. C'est à deux que maintenant nos tourtereaux ... ou plutôt ciconiidés performent la construction ... jusqu'à l'heureux événement ! ».

Jetzt genue Gebanbelt : place aux photos !

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.