Vous êtes condamnés pour avoir fauché, d'accord. Pour avoir fauché de l'herbe, bon, là encore, on pourrait se méprendre. Mais faucher de l'herbe des champs, alors là, c'est le pompon !
Dans le genre pointilleux, l'administration communale de Valff a été, à une époque, à ce que l'on peut dire, à la pointe de l'arbitraire, le moins sans faux... sans faut ! Pardon.
Explications
Le contexte : 16 mars 1913
À Valff, depuis le début du XIXe siècle, la fauche des prés communaux est règlementée et les dates de début et de fin de fauche définie par la commune. L'objectif de l'époque était d'éviter le passage par écrasement des herbes par les charrettes, les piétons et les attelages, ce qui aurait causé une perte d'exploitation. D'après la police rurale, un tel arrêté ne peut être promulgué qu'avec l'aval du conseil municipal. Or, le 3 mai 1887, le maire de l'époque avait publié cet arrêté sans l'aval de son conseil.
Charles et George RIEGLER, Florent LUTZ ainsi que Florent DONATH ont, le 13 septembre 1912, quelques minutes avant midi, anticipés le fauchage du regain. Pourtant, la veille, le Maire, en accord avec son conseil, avait décrété le début des fauches ... à midi pile ! Pris en flagrant délit, nos agriculteurs ont chacun écopé d'une amende de 1 Mark. L'heure, c'est l'heure, avant l'heure, ... etc. 🤢
Nos contrevenants ne voyant pas l'affaire du même œil décidèrent de faire du foin ! Ils en appelèrent au législateur qui, vu que l'arrêté (inofficiel) de 1887 avait été décrété avec un vice de forme, déjugea la police rurale communale. La seule délibération (officielle) avait été publiée le 9 mars et traitait des taux de rémunérations pour les travaux effectués pour la collectivité. C'est ballot ... de foin 😎
Délibération du 9 mars 1887 décrétant les sommes de dédommagement pour des travaux effectués pour la collectivité
Travaux agricoles à Gertwiller, Famille HURSTEL en 1936 (Fond BLUMER, archives de Strasbourg)
Source : Gallica