Alors que les statistiques du taux de divorce s'emballent, revenons un instant sur l'histoire du divorce en Alsace.
Sous l'Ancien Régime, le divorce était interdit principalement à cause de l'influence de la religion catholique. Le mariage était ainsi indissoluble, la seule possibilité de dissolution était la nullité ou la séparation de corps. Après la Révolution, la loi du 20 septembre 1792 autorise le divorce pour deux causes : soit le consentement mutuel, soit par la volonté unilatérale d’un époux par incompatibilité des mœurs. Puis en 1816, annulation du droit de divorce. En réintroduction de ce droit.. À partir de cette date, il ne disparaîtra plus. Le divorce à l’époque était essentiellement un divorce pour faute. Malheur à celui ou celle qui avait fauté ! enfin si on avait de l'argent.
Illustrons notre sujet par deux cas locaux :
- 1740. Elisabeth est malheureuse. En dernier recours elle s'adresse au Conseil Souverain d'Alsace pour demander l'annulation de son mariage. La cause ? Son cher époux a omis de consommer la nuit de noce ... et les nuits suivantes aussi ! Frustrée depuis des mois, elle supplie de pouvoir recouvrer sa liberté ! On ne connait pas la suite de l'histoire ... Ah les femmes !
- Si les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus, le dénommé Etienne KUSSEL est un parfais exemple d'éclipse martienne. KUSSEL a épousé Marie ROSFELDER. Il était maire seigneurial à Valff avant la Révolution. Pendant cette période, il s'éclipse et disparaît. Après douze ans, l'administration le déclare émigré par arrêté du 15 thermidor An 7 et pose un séquestre sur ses biens. Ses propriétés sont liquidées. Son épouse, Marie, demande le divorce. Curieusement elle accouchera trois fois pendant la période d'absence, le père étant ... François Joseph, le frère d'Etienne. Mais où a bien pu passer Etienne ???