- Écrit par : Antoine MULLER
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Au XXe siècle, la vie paroissiale, avec ses nombreuses fêtes religieuses, rythmait l'année et l'imprégnait de profondes traditions locales. En tant que servant de messe, chantre et sacristain, j'ai beaucoup de souvenirs de ce temps passé. La conviction religieuse de mes parents m'encourageait d'assumer ces différents services dans la paroisse.
Tous les deux ans, chaque paroisse du diocèse assure l'adoration perpétuelle à une date fixe. Pour Valff c'est le 30 mars. La solennité était célébrée le jour même sauf si cette dote coïncidait avec un dimanche. La journée était marquée par une grande messe avec exposition du Saint Sacrement et des heures d'adoration. Cette fête débutait le matin à 6 heures pour se terminer le soir à 20 heures. Pendant toute la journée, les fidèles se relayaient suivant un planning pour assurer une adoration continue. Le fonctionnement des écoles restait maintenu. Par contre, on s'abstenait de travailler dans les champs. Les heures d'adoration étaient réparties comme suit :
- 6h à 7h : volontaires
- 7h à 8h : première messe
- 8h à 10h : volontaires
- 10h à 11h : grande messe
- 11h à 12h : hommes et jeunes gens
- 12h à 13h : filles d'écoles
- 13h à 14h : garçons d'écoles
- 14h à 15h : maisons de 1 à 100
- 15h à 16h : maisons de 101 à 200
- 16h à 17h : maisons de 201 à 300
- 17h à 18h : volontaires
- 18h à 19h : volontaires
- 19h à 20h : adoration commune et salut solennel de clôture.
En tant que servant de messe, j'accompagnais souvent le curé BERNHARD pour apporter la communion aux malades à domicile en semaine après la messe du matin. Le curé portait une aube demi-longue garnie en bas de grandes dentelles. Le servant de messe était habillé d'une soutane rouge et revêtu d'une aube blanche à dentelles. Le prêtre portait le ciboire et son accompagnateur une lanterne à bougie et une sonnette. Le parcours se faisait à pied et les gens qui nous croisaient s'agenouillaient. Le servant de messe sonnait à intervalle.
Une matinée était réservée aux malades du village haut et une autre matinée aux malades du village bas. Dans l'appartement du malade était préparée une table recouverte nappes blanches. Sur la table étaient posés deux chandeliers, une croix et un bénitier. Après la visite des malades on retournait à la petite église, après quoi je rejoignais mes camarades à l'école.