Évêque de Sébaste en Arménie, iSaint Blaise s'acquit une notoriété internationale en délivrant un jeune garçon qui avait une arête dans le gosier

Au XXe siècle, la vie paroissiale, avec ses nombreuses fêtes religieuses, rythmait l'année et l'imprégnait de profondes traditions locales. En tant que servant de messe, chantre et sacristain, j'ai beaucoup de souvenirs de ce temps passé. La conviction religieuse de mes parents m'encourageait d'assumer ces différents services dans la paroisse.

Le 20 janvier était fêté Saint Sébastien, patron secondaire de la paroisse. Le jour même, il y avait une messe solennelle à 10h00. suivie des heures d'adoration jusqu'à 16h00. Ce jour n'était pas férié, on s'adonnait aux travaux de la ferme et les enfants allaient à l'école tout en participant à la messe et aux heures d'adoration. Saint Sébastien : un beau garçon peu vêtu et percé de flèches, sujet idéal pour les peintres de tous les temps et patron bienveillant pour les archers, les arbalétriers et même les tapissiers.

Le 3 février, la paroisse fête son saint patron, Saint Blaise. Cette fête patronale était célébrée le jour même. Pas de travaux en agriculture, les écoles fermées, même l'usine HEYWANG à Bourgheim fermait ses portes ce jour-là pour permettre à tous les ouvriers, originaires de Valff, de fêter le saint patron de la paroisse. C'était une initiative remarquable de la part d'un chef d'entreprise protestant à l'égard de ses ouvriers. Il faut ajouter que la majorité des ouvriers à cette époque était des Valffois. L'église paroissiale Saint Blaise était en habit de fête. Dans le choeur apparaissaient les quatre étendards aux couleurs jaune et blanc, et rouge et blanc. Le sol était recouvert d'un grand tapis rectangulaire aux couleurs festives. Dans la nef on pouvait admirer les six bannières fixées aux bouts des bancs. En face des confessionnaux étaient présentées les deux petites bannières blanches portées normalement en début des processions. Au milieu, de part et d'autres, étaient disposées, à droite la bannière verte dédiée à Saint Aloyse (patron des jeunes gens), et à gauche la bannière blanche avec la Sainte Vierge (bannière des jeunes filles) A l'arrière droit la bannière rouge dédiée au Sacré-Coeur (bannière des hommes) et à l'arrière gauche la bannière violette avec Sainte Anne (bannière des femmes) ornaient le fond de l'église.

Saint Sébastien

Les chandeliers dorés ainsi que la croix remplaçaient ceux du temps ordinaire. Le tabernacle était entouré d'un konopé rouge, et un drapeau tricolore était posé à côté de la statue du Sacré-Coeur. Environ deux cents petites lampes électriques illuminaient l'autel principal, les statues de la Vierge et du Sacré-Coeur, le chemin de croix. Un lustre à trois étages illuminait la nef. La grande messe concélébrée était toujours présidée par le doyen ou un supérieur entouré par les curés du canton. Comme de coutume, pour le sermon, le prédicateur montait sur la chaire. Au moment de la distribution de la communion, les fidèles recevaient la bénédiction de St Blaise invoqué pour les maux de gorge. Les prêtres tout en récitant une prière bénissaient les fidèles en présentant deux cierges croisées. Très nombreux étaient les gens de l'extérieur qui venaient spécialement ce jour-là dans notre paroisse pour assister à l'office et recevoir la bénédiction de Saint Blaise. A la fin de la messe tous les parents emmenaient leurs petits enfants pour recevoir la bénédiction de notre Saint Patron. L'après-midi, les Vêpres suivies d'un salut solennel rassemblaient encore de nombreux fidèles. Beaucoup de paroissiens se rendaient ce jour-là à la chapelle Saint Blaise située dans les champs pour y vénérer le saint Patron et allumer des cierges.

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.