Le Niederrheinischer Kurier était spécialisé au XIXe siècle dans le rapport relatif aux affaires criminelles jugées aux Assises du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Quelques uns concernaient des habitants de Valff. Extraits.
Affaire Valentin HELLER
23 mars 1852
Dans la nuit du 6 au 7 novembre, un malfaiteur s'introduisit, à l'aide d'effraction, dans l'habitation de Bernard BURCKEL à Valff et y enleva une vache et une génisse qui seules garnissaient l'étable de ce pauvre cultivateur. Les soupçons de BURCKEL se portèrent sur Valentin HELLER, forçat libéré, originaire de Bischoffsheim, qui, la veille du vol, avait rôdé dans le village et était même entré dans la maison de BURCKEL sous le prétexte de se chauffer.
Les soupçons de Bernard BURCKEL n'étaient que trop fondés. Effectivement, au moment où l'on constatait le vol, Valentin HELLER se trouvait à Dinsheim, canton de Molsheim, et y offrait en vente à Salomon WEIL, boucher de Mutzig, pour une somme de 90 francs une vache et une génisse qui valaient au moins 90 francs chacune. Frappé de la modicité du cours de vente, WEIL prit conseil. HELLER fut interpellé sur la provenance du bétail. Il se troubla bientôt dans ses explications et l'on fut convaincu que l'on avait affaire à un voleur. Mis en état d'arrestation, il fut forcé d'avouer que c'était lui qui était l'auteur de la soustraction commise au préjudice de BURCKEL. Tels sont les faits qui ont conduit aujourd'hui HELLER devant le jury. Quoiqu'âgé à peine de 50 ans, les antécédents de l'homme sont des plus déplorables : dès le 29 juillet 1837, il avait été condamné à 40 jours d'emprisonnement pour vol, et le 12 août 1840, il s'était vu infliger, par les assises du Bas-Rhin, la peine de dix années de travaux forcés pour des crimes divers et tentative d'empoisonnement.
En présence de pareils antécédents, l'accusé ne pouvait guère compter sur la clémence du jury ; aussi a-t-il été déclaré coupable sans circonstances atténuantes. En conséquence de ce verdict, la cour a dit condamner Valentin HELLER à raison de l'état de récidive légale, à vingt années de travaux forcés, à la surveillance de la haute police pendant toute la vie, à l'interdiction et à la dégradation civique. À l'époque des faits, Bernard BÜRCKEL était âgé de 62 ans, habitait au n°50 de la rue Principale et vivait seul avec son épouse Odile LEHMAN.
Ministère public, M. ALEXANDRE, Procureur de la République ; défenseur, W. RISTELLNIEBER
Affaire Joseph HAEUSLER
1 juin 1858
La semaine dernière, Joseph HAEUSLER de Valff fut renvoyé par son maître, marchand mercier à Colmar, qui suspectait sa fidélité. Une visite domiciliaire fut même pratiquée sur les indications du maître et demeura sans résultat. Le renvoi de HAEUSLER fut néanmoins maintenu et le lendemain, on le rencontra sur la route de Colmar à Wintzenheim porteur d'un paquet de 20 kilos de fil, provenant de soustractions successives commises au préjudice du magasin où il était employé. HAEUSLER a été mis en état d'arrestation. Joseph HAEUSLER était tisserand et marié à Marie-Anne ROSFELDER. Ils ont eu une fille née à Valff.
Affaire Baruch WEIL
15 décembre 1847
Deux affaires de vol ont ensuite été soumis au jury à cette audience. La première concerne le nommé Baruch WEIL, âgé de trente ans, brocanteur, né à Valff, demeurant à Niedernai. Il est accusé d'avoir, dans la nuit du 23 au 24 juin, soustrait, à l'aide d'effraction, une grande quantité d'objets en étain, tels que cuillères, assiettes, plats, cannettes, dans la maison et au préjudice de Nephtalie NETTER, commerçant à Niedernai. Les débats de cette affaire n'ont pas présenté d'intérêt et se sont terminés par la condamnation de Baruch Weil à deux années d'emprisonnement. Le jury ayant écarté la circonstance d'effraction et ayant, en outre, admis des circonstances atténuantes.
Défenseur, Maître MASSE
Niederrheinischer Kurier du 15 décembre 1847
Baruch WEILL s'est marié à Niedernai. Il est décédé à 51 ans en 1858.
1850 Une autre affaire est celle de François-Antoine Rosfelder, 61 ans, journalier né à Valff. Déclaré coupable de vols commis avec des situations aggravantes, a été condamné à six années de réclusion, à la surveillance de la Haute Police pendant toute sa vie, à l'interdiction et à la dégradation civique.
Il aura une mauvaise influence sur sa nièce, Anne-Marie BITTEL qui perpétuera son exemple criminel. http://histoiredevalff.fr/habitants/personnages/310-anne-marie-bittel-la-delinquante?highlight=WyJiaXR0ZWwiXQ==
Sources :
- Archives de Strasbourg
- Gallica