Une déclaration d'amour sur un grand écran d'une ville, une demande en mariage en direct à la télé ? Le rêve éveillé ?
Les réseaux sociaux relatent toutes sortes d'idées, de promesse d'amour indéfectible et éternel, de Roméo romantiques à souhait ou de Juliette amoureuses papillonnantes. Elles se caractérisent par leur caractère fantaisiste ou original. Mais l'idée n'est pas nouvelle. Saviez-vous que de tout temps, des couples de tourtereaux en mal de romantisme ont désiré partager leur idylle avec le monde entier ?
Lui est originaire de Valff, elle est de Stotzheim. L'affiche de leur galanterie ? Un grand journal de Paris : le quotidien Le Temps ! La revue avait été fondée par un alsacien originaire de Colmar : Auguste NEFFTZER. La première édition fut imprimée en 1863, la dernière en 1942.
Mais revenons à nos colombins. C'est le 31 août 1899 que paraît l'annonce dans la rubrique des avis divers du journal : une promesse de mariage ! Que c'est beau !
Qui a commandé la publication ? Lui de Valff ? Elle est de Paris ? Peu importe ! C'est beau. Envie d'en savoir plus ?
Le prénom exact de DONATH est Xavier. Il a 26 ans et son père Félix est charron. Xavier vient de passer trois semaines en prison au mois de mars pour braconnage. Il promet de changer, une erreur de jeunesse. Derrière un grand homme, il y a une femme, dit-on ! Marie Aurélie comptabilise 24 printemps. Ils coqueriqueront la même année. Xavier rejoindra provisoirement Aurélie à Stotzheim. Ils se marièrent et eurent un garçon : Eugène Marie-Louis qui est né en 1896. Oups ! Une petite erreur de parcours d'Aurélie à Paris ? Un cadeau de Xavier avant de la quitter pour la grande ville ? Ou un futur accouchement honteux à cacher loin des ragots ? Xavier est bon prince, il rétablit la bienséance. Il reconnaît le garçon en 1900.
Histoire finie ? Pensez-vous ! Contrairement à la chanson : « que les histoires d'amour finissent mal », notre histoire romantique, elle, se poursuit. Le 4 avril 1910, le frère aîné de Félix, Florent, célèbre en sainte noce le mariage avec… la sœur de Marie Aurélie ! Le prénom de la belle est Marie-Elisabeth. Ils se marièrent et eurent Marie Marthe qui sera en 1927 « adoptée par la Nation ». Florent s'est éteint en 1916 des suites de blessures contractées au front de cette foutue Première Guerre. Elisabeth, sa femme, le suivra en 1922, le père de Florent et Xavier, Félix, en 1918, leur mère Catherine en 1921. Cinq ans de bonheur. C'est Xavier qui devra constater et signer l'acte de décès de son frère. Florent est mort à la maison.
Triste fin. Quant à Xavier, il s'éteindra en 1934. Aurélie quittera Valff et retournera à Stotzheim où elle décèdera en 1946 à 70 ans. « Les histoires d'amour finissent mal » parfois, on pourrait le croire.
Félix et Florent habitaient au n°228 de la rue Principale.
Maison à colombage 228 rue Principale (1935)
Ce qu'il faut retenir de cette histoire ? Une romance d'amour ! Retenons le moment de bonheur… la suite ne sera que tourments !
Sources :
- Gallica
- Fond Antoine MULLER