Jean ANTZ en 1937
Dans cette nouvelle série d'articles consacrés aux « non rentrés » des malgré-nous de Valff, intéressons-nous à l'histoire des cousins Pierre et Jean ANTZ, victimes Valffoises tombées, disons « au champ d'honneur ».
Cousins dans la vie, ils seront frères dans la mort. Jean et Pierre ANTZ seront les victimes de la folie humaines. Ils subiront et verront des horreurs. Histoire de leur brève vie.
Jean ANTZ
Jean ANTZ est le fils de Victor et de Marie MULLER. Jean grandit avec sa soeur Joséphine Madeleine (1914-2011). Ils vivaient au 72 rue du Moulin.
Victor, le père de Jean pendant son service militaire sous l'uniforme allemand avant la Première guerre en 1906
Jean vivait paisiblement jusqu'à son incorporation forcée en 1942.
Rassemblement des jeunes en l'honneur de l'installation de l'abbé BERNARD le 17 janvier 1937 (Jean ANTZ est le 5e en partant de la gauche, Jean est le 8e)
Les années de paix et d'insouciances. Encore quelques mois de répit. Jean entouré de rouge (1939)
Jean disparaîtra dans la région de Rembertow en Pologne. La bourgade est située à 13 km de Varsovie. La ville a connu, tout comme à Varsovie, une persécution juive de la part des allemands. En 1943, la gestapo y a assassiné plus de 1000 juifs dans la région. Jean a été grenadier d'après son relevé militaire. Les unités de grenadiers établis dans la région étaient la 29e division SS RONA 72-73 et 74 de la 29e compagnie, composée essentiellement de Russes, d'Ukrainiens et de Biélorusses opposés aux soviétiques. Elle est tristement connue pour sa cruauté et les massacres de juifs. Jean serait mort le 13 septembre 1944, sépulture inconnue. Cette date correspond aux combats que livrèrent les allemands avec les résistants de Varsovie et l'arrivée des troupes russes sur les rives Est de la Vistule.
Ordre de transcription comme acte de décès de Jean ANTZ « Mort pour la France »
Jean-Pierre ANTZ
Quant à Jean-Pierre ANTZ, le cousin de Jean cité précédemment, il est né le 8 juin 1921, d'ailleurs la même année que son cousin Jean. Il est le fils de Joseph Philippe et de Joséphine Rosfelder (1879-1960) Jean-Pierre n'aura pas connu son frère aîné Alphonse Paul, mort à la naissance, mais Anne Marie et Paul Antoine (1921-2006). Ils vivaient au n° 72 de la rue du château. Les grands parents Victor et Joseph Philippe des 2 cousins, les pères de Jean et Pierre donc, étaient originaires de la Pfutzgasse (rue des flaques) au n°108 selon un recensement de 1885.
Pierre est porté disparu en février 1945 à Opole (Oppeln en allemand) en Haute Silésie situé en Pologne. Sa mort correspond avec l'avancée de l'armée biélorusse. Nous ne disposons d'aucune autre information. Contrairement à son cousin il n'a pas été reconnu « Mort pour la France ». Pourquoi l'un et pas l'autre ? Là où ils sont cela leur est bien égal. Mais pour des parents, la perte d'un fils pour une cause si futile est irréparable.
Les deux soldats étaient cousins de sang, ils sont devenus frères de sang par leur mort.
Sources :
- Fond Antoine MULLER
- Archives communales
- Ellenbach
- Archives du Bas-Rhin