Dans cette nouvelle série d'articles consacrés aux « non rentrés » des malgré-nous de Valff, intéressons-nous à l'histoire de Fernand VOEGEL, victime Valffoise porté disparu et probablement tombé « au champ d'honneur ».
Fernand Eugène VOEGEL est né le 15 février 1920 à Epinal dans les Vosges. Fils de Joseph Eugène, charretier, et de Marie ANTS. Ses deux frères sont Pierre Alfred (Garage VOEGEL) et Eugène Joseph, décédé à l'âge de 6 jours. Ils habitaient au n°202 de la rue Principale.
La vie à Valff est agréable et suit son court, mais le son des canons s'approche.
17 janvier 1937. Les jeunes se sont rassemblés devant le restaurant Franck, une occasion inespérée de faire une virée dans un village voisin après avoir décorés leurs vélos, pour accueillir en fête le nouveau curé du village : l'abbé BERNARD (Fernand, 7ème en partant de la droite).
Comme ses camarades d'infortune, il est enrôlé dans la Wehrmacht en 1942, direction le front russe. Son document militaire indique qu'il était grenadier. Le décès prématuré de sa mère Marie d'une pneumonie en 1937 n'empêchera pas son départ.
Fin octobre 1944, les documents militaires allemands déclarent Fernand tué près de Jassnogoradka ou Jossnogorodka en Russie.
Mais quel est ce lieu ? La date de la mort de Fernand sur le formulaire était noté octobre 1943 puis a été biffée en 1944. Or cette hypothèse semble erronée puisqu'en 1944, la Russie était déjà libérée. Soit l'année octobre 1943 qui correspond avec la bataille pour la libération de la Russie est juste, soit Fernand est mort prisonnier en 1944. S'il s'agit du village de Jasnogorod, il se trouve en Ukraine dans la région de Jytomyr à l'Est de Kiev. Le village fut libéré par les armées russes en novembre 1943 après d'âpres combat depuis septembre. L'hypothèse la plus plausible est donc que ce soit en octobre 43 que Fernand trouva la mort dans ce village.
Fernand Eugène VOEGEL sera reconnu « Mort pour la France » en 1958. Il est l'un des 24 000 Alsaciens Lorrains sacrifié par la folie des hommes !
Mémorial russe à Jasnogorod en souvenir des soldats soviétiques tombés dans la région
Sources :
- Archive de Valff
- Fond Antoine MULLER
- Mémoire des hommes