Le feu a de tous temps servi au bien-être des humains ... encore fallait-il qu'il soit maîtrisé ! Dans les chaumières on cuisait les repas, on chauffait les âmes du froid rigureux des hivers qui n'en finissaient pas. L'humeur des hommes elle se réchauffait à l'eau de vie. Le feu avait une place primordiale et indispensable dans la vie et le confort des habitants... à condition d'être maîtrisé. Les habitations serrées en bois avec leurs toits de chaume pouvaient se transformer en brasier infernal et dévorant. On paya donc un veilleur de nuit pour la surveillance et la protection des endormis. Si un feu se déclarait, c'était le branle-bas de combat. Toute la population était concernée, il en allait de la survie de tous. Les assurances incendies ne virent le jour que vers la fin du 19e siècle. Ce n'est que récemment que la création d'un corps expérimenté et formé protége la population. 

Rappelons quelques dates et glossaire importantes :

  • Les vigiles urbanis : ancêtres romains des pompiers qui ne purent pourtant empêcher Rome de se consumer sous Néron
  • Les sapeurs : au Moyen-âge les sapeurs « sapaient » en démolissant les murs et les maisons d'un quartier en feu pour limiter l'extension d'un brasier
  • Les pompiers : terme désignant les mécaniciens spécialisés dans le maniement des pompes
  • Les pompes à incendie : développées à partir de 1725, elles étaient déplacées dans le meilleur des cas sur un chariot et pouvaient délivrer jusqu'à 12 litres à la seconde. Elles étaient opérationnelles grâce à la force humaine. Le XXe siècle vit la naissance des motopompes à moteur
  • Pot de chambre : récipient utile pour éteindre un début d'incendie ménager. Notre conseil : Un seau peut faire l'affaire aussi !

A Valff, vers 1790 le veilleur de nuit percevait 1 florin 4 schilling. Il était censé alerter la population à la vue d'un début d'incendie. Il faisait des tournées nocturnes régulières (enfin quand il ne se payait pas une  petite pause...). En 1799, on note les premières dépenses de la commune dans la lutte contre les incendies. Le chaudronnier (Kupferschmied) Friedrich MECKERT de Barr répara la pompe à incendie pour 242 francs et 70 cts. Cette somme semble énorme par rapport à la dépense totale de la commune pour cette année d'environ 2000 francs. Il semble qu'elle avait du bien servir avant ! L'achat de 2 seaux pour la pompe à eau coûtera en plus 27 francs et 50 centimes. La même année, le ramoneur Antoine MULLER percevait 12 francs pour le ramonage des âtres et cheminées de la commune. Les cheminées souvent vétustes et remplies de bistre se révélaient être d'un risque majeur.

En 1835, une série d'incendies criminels dévasta plusieurs bâtiments à Meistratzheim (11 maisons, 17 hangars et dépendances, voir dans l'histoire de Florent WUCHER, fragments d'une vie, épisode 4). Les pompiers de Valff seront appelés en renfort. La pompe souffre. Elle devra de nouveau être réparée pour 150 frs. Déjà en 1822, le village de Meistratzheim avait subit la fureur des flammes : 6 maisons et 15 granges. Le feu gigantesque ne fut circoncit qu'avec l'aide de volontaires de 34 communes environnantes. En 1861, la commune décida d'acquérir une voiture à bras qui servira à déplacer la pompe plus rapidemment. Elle coûta 500 francs. Les pompiers volontaires commencent à recevoir des gages. En 1861 elle s'éleva à 40 francs.

En 1888, sous le régime allemand, Valff établit les statuts de son corps des sapeurs pompiers. Les originaux sont conservés à la BNU de Strasbourg.  Le village possédait alors 3 pompes à incendie et 25 sceaux. En 1929, l'effectif  s'élève à 28 hommes. MICHEL Georges et PETER Emile sont nommés officiers. Plus tard, en plus des 2 pompes classiques, on acquièrera une motopompe à moteur Renault.

L'équipement des sapeurs pompiers de Valff en 1955

Mais revenons à l'année 1881. Le maire ANDRES édita un arrêté municipal à l'adresse des habitants. « A l'instant qu'une alerte est déclenchée, soit par appel au secours, soit par son de cloches, tout individu d'astreinte doit immédiatement intervenir avec son sceau sur le lieu du sinistre. Il sera à la disposition de la police locale qui lui indiquera sa mission. Il devra user de toute sa force et ses moyens. Sauf exemption pour motif valable il serait susceptible de poursuites ». Y avait-il eu des resquilleurs pour obliger le maire a éditer un arrêté municipal ?

Les pompiers de Valff auront circoncit bien des incendies. Le prochain article nous en apprendra d'avantage. Et pour ceux et celles qui ne peuvent attendre il y a pour passer le temps, la possibilité de visiter le musée des sapeur-pompiers d'Alsace à Vieux-Ferrette avec parmi la grande série de curiosités, du matériel datant de 1648 !

Nous remercions tous ces volontaires, qui, de tous temps, ont par leur abnégation et leur désir de servir, secouru et sauvé tant de vies et de biens.

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.