Dans l'article « Le bonjour du Canada de Joseph LUTZ », nous avons découvert que des descendants de Valff s'étaient installés au Canada, à Limbour pour être précis. Partons à la découverte de cette ville située à quelques kilomètres d'Otawa grâce à notre correspondance avec Carol DIGARD.

Ma première question : y a-t-il encore des indiens à Limbour ?

Réponse : Oui, il y a encore des « indiens » ici, bien sûr ; ils préfèrent qu'on les appelle des autochtones ou membres des Premières Nations. La nation qui traditionnellement habite notre territoire non cédé de l'Outaouais est la nation Anishinabeg, que les anciens explorateurs français appelaient « les Algonquins » (le nom dans les écrits de Samuel de Champlain lui-même qui a exploré notre région au début dès 1600 : les Algoumequins). Leur plus grande agglomération en Outaouais du côté québécois s'appelle : Kitigan Zibi.

Mais bon nombre habitent parmi nous, donc entre autres ici même à Gatineau ou au sein de la Municipalité régionale de l'Outaouais. Au Canada, environ 3-4% de la population est autochtone.

Algonquins en 1912

Quelle est l'histoire

du collège St-Alexandre ? Réponse : cliquez sur le lien

Qu'est-ce que la Fondation Elise LUTZ et avec quel objectif a-t-elle été créée ?

Elisa LUTZ est allée étudier dans une petite école primaire du petit village de St-Albert, en Ontario, lorsqu'elle fut ouverte en 1915 par trois religieuses de la congrégation qui travaillait au Collège. Ces sœurs détenaient un brevet d’enseignement. Elisa Lutz y restait comme pensionnaire. Sa mère venait la visiter de temps en temps. C’est signe que la famille LUTZ, dont Joseph était employé du Collège St-Alexandre, avait tissé de forts liens aussi avec les religieuses du Collège.

Les étudiants de l'école n°9, la première école francophone à St-Albert, vers 1900 (photo par Mclean & Franch donnée par Mme Armand Quesnel ; crédit : Digital Prescott Russell en Numérique)

Elisabeth LUTZ, à son décès, avait légué tous ses avoirs à son frère Alphonse. Celui-ci a préféré ne pas accepter cet héritage et a demandé à Sr Thérèse MORENCY, qui connaissait bien Elisa LUTZ, si elle pouvait lui suggérer une bonne cause à laquelle il pourrait en faire don. Sr Thérèse lui a suggéré d'investir dans l'amélioration de l'église de leur paroisse, là où Elisabeth avait beaucoup investi de son temps (je n'ai pas plus de détails sur son œuvre), et Alphonse a trouvé cette idée excellente. Il a donc créé la Fondation Lutz pour gérer ce legs testamentaire en vue de rénover l'église. Voici un texte qui me vient d'une résidente de longue date du quartier : « À la suite du legs testamentaire de la famille Lutz, Sr Thérèse Morency sera sur le conseil d’administration de la Fondation Lutz, avec deux autres personnes. À ce titre, elle participera activement à la rénovation de notre église paroissiale. Ce sera un embellissement du chœur dont, entre autres, un nouveau mobilier, autel, tabernacle, lutrins, un ajout de vitraux colorés, un nouveau crucifix glorieux et aussi, un système de son et un clavier de musique plus adapté à la liturgie nouvelle ».

Voici un petit texte d'Élisa LUTZ a écrit à l'occasion des célébrations des 75 ans de présence des Sœurs de Mormaison (Sœurs des Sacrés-cœurs de Jésus et de Marie) venues de Vendée, France en 1913 au Collège St-Alexandre en vue de prendre en charge la tenue matérielle de cette institution (services de buanderie, cuisine, infirmerie, lingerie). Élisa était très proche de ces religieuses, comme vous le lirez dans ce texte. Cette congrégation a pris de l'expansion au Canada pour aller enseigner dans perses paroisses qui se développaient à l'époque. Sr Thérèse Morency était justement enseignante, venue chez nous en 1946 pour être la première enseignante de la première école du petit village de Limbour, et y resta 6 ans jusqu'en 1952. À sa retraite dans les années 1980, elle est revenue vivre à Limbour, jusqu'en 2001 ; Elisa Lutz la mentionne à la fin de son texte.

Qui est Thérèse MORENCY ?

Voici le texte sur la famille, rédigé par Alphonse Lutz en 1996. « MORENCY, Thérèse et Cécile PRUD’HOMME, éd., 1996, Saint-Alexandre, 1946-1996, Imprimerie Grégoire, 302 p.

Ce livre a été produit pour célébrer le 50ᵉ anniversaire de la fondation de la paroisse Saint-Alexandre de Limbour (paroisse qui est à la base du quartier Limbour aujourd'hui). Notez que lorsqu'on parle aujourd'hui de «Limbour», il peut s'agir du quartier Limbour, ou du District Limbour, qui inclut le quartier Limbour mais aussi 4 autres quartiers qui se sont développés autour au fil du temps, au fur et à mesure que les terres agricoles ont été vendues pour former des secteurs résidentiels. Le District Limbour est représenté par un conseiller municipal). 

La rédactrice principale était Sœur Thérèse MORENCY qui fut la première enseignante à Limbour de 1946 à 1952. Cette sœur ensuite alla enseigner ailleurs, mais à sa retraite vers 1980 revint vivre dans Limbour avec d'autres sœurs de sa communauté et qui était très impliquée dans le milieu paroissial et communautaire. Elle faisait partie de la congrégation des sœurs des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, dont certaines de ses membres œuvraient à la tenue matérielle du Collège Saint-Alexandre de 1913 à 1973. La corédactrice de ce livre-recueil, Mme Cécile Prud'homme, est celle qui a fait les illustrations du livre. »

Source : MORENCY, Thérèse et Cécile PRUD’HOMME, dir., 1996, Saint-Alexandre, 1946-1996, Imprimerie Grégoire, [Gatineau], 302 p. 

Quel rôle a joué Joseph BURGSTAHLER ?

Complément

En 1806, le canton de Hull est créé et est concédé à Philemon Wright.

En 1875: La cité (ville) de Hull se détache du canton de Hull.

En 1880, le canton de Hull est divisé pour former Hull-Sud (qui inclut la cité de Hull) et Hull-Ouest.

En 1889, Hull-Est se détache de Hull-Ouest (c'est-à-dire la corporation municipale du Canton de Hull-est est créé. 

1966 : Hull-Est change son nom, change pour Touraine.

1971: la municipalité de Touraine devient ville de Touraine. Les principaux secteurs de Touraine sont Cantley, Limbour et Riviera.

1975 : Les villes de Pointe-Gatineau, Gatineau et Touraine, les cantons de Templeton-Ouest, Templeton-Est et Templeton-Est-Partie-Est ainsi que le village de Templeton fusionnent pour former la ville de Gatineau.  (Gatineau fait alors partie de 5 agglomérations en Outaouais: Gatineau recueille  les habitants à l'est de la rivière Gatineau (il y en a encore plus à l'est à Buckingham et aussi à Masson-Angers), alors que Hull recueille ceux à l'ouest de la rivière Gatineau et Aylmer ceux  encore plus à l'ouest.)

1er janvier 1989 : suite à un référendum, la municipalité de Cantley se détache de Gatineau.

2002 : Les villes d'Aylmer, de Buckingham, de Gatineau, de Hull et de Masson-Angers (ainsi que la Communauté urbaine de l'Outaouais) fusionnent pour former la ville de Gatineau.

Voici une carte de 1939 pour montrer en jaune le District de Limbour actuel, et en orange l'ancienne municipalité de Touraine (qui a existé jusqu'à la fusion de 1975). Notez au nord du pont, un gros batiment avec un S à côté : c'est le collège Saint-Alexandre, où a travaillé Josef Lutz. Le secteur Riviera se trouve au sud de Limbour (jusqu'au pont ferroviaire), alors que Cantley se trouve au nord. 
 
Pour compliquer les choses, ce qu'on appelle aujourd'hui le District de Touraine (au sud du District Limbour) inclut le secteur Riviera et Pointe-Gatineau.
Source de la carte de 1939: 

 

Carole

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Un prochain article traitera naturellement de la biographie et de la vie de l'alsacien Joseph BURGSTAHLER.    Les recherches se poursuivent...

 

Avec tous nos remerciements à Mme DIGNARD

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.