Déjà le réchauffement climatique en 1910 ?
Après une période hivernale, avec des températures très basses et des neiges abondantes, la température monte brusquement et la pluie tombe sans interruption. Les niveaux d'eau du Rhin, de l'Ill et des autres cours d'eau deviennent inquiétants. La Kirneck déborde et se verse dans son ancien lit traversant la Muhlmatt. Le village est complètement inondé. Les eaux montent jusqu'à 50 à 60 cm dans les rues et inondent les habitations en situation basse. Presque toutes les caves de la rue principale sont remplies d'eau, quelques maisons sont même inhabitables. La Kirneck traversant le village est complètement gelée ainsi que les caniveaux.
Cette situation empêche l'écoulement des eaux. A cette époque, on accuse le meunier, Edouard HERMANN, d'avoir fermé l'écluse pour alimenter son moulin en eau. Malheureusement, le grand froid a gelé l'écluse qui a fait barrage à cette masse d'eau issue des neiges fondantes. C'était le 20 janvier 1941, on fêtait Saint Sébastien et l'Adoration Perpétuelle à Meistratzheim. Notre curé, Antoine BERNHARD, y assistait et son retour à Valff pose des problèmes de circulation vu, qu'entre temps, la rue principale inondée est impraticable. Il fallait rapatrier notre curé à l'aide d'une charrette tirée par un cheval.
Notre habitation, cuisine et magasin d'alimentation ont subi d'importants dégâts. Dans beaucoup de caves, les fûts de vin ont basculé et parfois se sont complètement renversés. Chez nous, par exemple, c'était la catastrophe. Le fût à pétrole renversé rendait tous les aliments inconsommables, le cochon dans sa saumure sentait le pétrole ... désolation pour nous comme pour beaucoup d'autres familles. Au courant de la nuit, une brèche se forme dans le lit de la Kirneck et laisse envisager un lent écoulement des eaux. Le lendemain, on constatait l'ampleur de cette catastrophe causée par une inondation qui, par sa rapidité, a surpris les villageois.
Ce n'est pas la première, ni la dernière fois, que Valff aura les pieds dans l'eau (à lire par ICI).