Au mois de juillet 1969, lors de la pose du réseau d'assainissement dans la rue Thomas en face du n°58, des ouvriers mirent à jour un ancien puits romain au milieu de la route. Situé à 50 cm sous la route et de près de 3 mètres de profondeur, certains riverains se mirent à entreprendre un début de fouille.

On y découvrit de la céramique romaine du IV et Vème siècle. Il semble avoir été utilisé jusqu'à des périodes plus récentes puisqu'on trouva des tessons de céramiques du haut Moyen Age. Dans la partie supérieure se tenait un squelette humain debout. Seuls ont pu être récupérés, après destruction du puits, quelques fragments du crâne, la pelleteuse ayant décapé la partie haute. Les analyses attribuèrent les ossements à une jeune fille d'une vingtaine d'années.

 

Si les indications des témoins de l'époque dignes de foi, que le squelette ait été découvert en position debout, les présomptions d'une mort violente sont plausibles. Dans l'hypothèse qu'elle soit tombée dans le puits accidentellement, la fille se serait noyée et son corps  se serait déposé au fond de l'eau ou du puits à sec. Vu la faible hauteur vers l'entrée du puits, elle aurait pu grimper. Même au moment du remblayage, la terre aurait écrasé un squelette en position verticale.

Les remblais présentaient des parties d'éléments calcinés. A-t-elle sauté au fond du puits pour se sauver d'un incendie puis aurait été enterré vivante après l'effondrement d'une construction ? Si oui pourquoi n-a-t-on pas entrepris de recherches pour la retrouver ? Les indices de la date des événements convergent vers le début du XVIème siècle, époque de la fabrication des céramiques trouvées à ses pieds. Qui était-elle ? Avons nous affaire à un meurtre ? A-t-elle été enterrée vivante au milieu de cette ruelle et sans témoins ? Nous pouvons imaginer sa terreur si c'était le cas. Les 15e et 16e siècle ont été marqué par les guerres comme la guerre de Trente ans mais aussi par des chasses aux sorcières. Les  hypothèses au sujet de sa mort  hanteront encore bien longtemps les esprits !

Le mystère de la jeune fille du puits restera l'énigme de la rue Thomas. 

L'inventaire des objets déterrés se compose comme suit :

  • Fragments de crâne humain
  • Fragments de bois de cerf avec trace de taille
  • Céramique terre grise lustrée noire 
  • Céramique terre grise à dégraissement de coquillage
  • Céramique terre grise ocre jaune
  • Céramique commune romaine
  • Tessons lustrés et peints en zone horizontale blanc et noir 

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.