Il y a 130 ans disparaissait « Mauschele-Zellwiller » Personnage attachant, chétif, ténébreux, joueur et énigmatique se promenant par monts et par vaux, mais revenant chaque hiver à Zellwiller, son village natal, Moïse Baer est resté dans les mémoires et nos échanges postaux.

Quatrième enfant d'une fratrie juive de sept et né en 1815, Moïse Baer était connu sous le surnom de Mauschélé ou Moïschele. Après avoir grandi dans une famille pauvre et gagnant sa vie comme chiffonnier et colporteur, il parcourra l'Alsace pour porter missives et messages, mendiant au passage de quoi assurer sa subsistance. François Muller, historien local, en raconte un peu plus sur ce curieux personnage. « À cette époque, le colporteur est très apprécié en raison du peu de moyens de communications, car il permettait à tout un chacun de transmettre un message à moindre frais. Et c'est pour transmettre certains de ces messages que Moïse Baer a eu l'idée de se faire photographier pour illustrer des cartes sur lesquelles on pourra écrire les messages à porter : c'est là sans doute l'une des toutes premières utilisations de ce que nous appelons aujourd'hui "cartes postales", si ce n'est leur invention même ! ».

La carte postale de Strasbourg

Si l'Angleterre est le berceau du timbre-poste avec le premier « entier postal illustré », la Prusse est celui de la carte postale avec une carte pré-imprimée des deux côtés, dont un espace réservé au message, à l'adresse et au timbre (1865). En 1870, durant la guerre franco-prussienne, la Société de Secours aux Blessés Militaires (SSBM), première société de Croix-Rouge créée en France en 1864 par Henry Dunant, émet une carte pour permettre la communication entre les comités locaux. Le 12 août 1870, Strasbourg assiégée refuse de se rendre. Le comité strasbourgeois de la SSBM convainc alors le général prussien de permettre aux blessés et assiégés de communiquer avec leurs familles par ces cartes qui circuleront partout en France.

Une légende alsacienne

Après une longue vie parsemée d'innombrables rencontres et de quelques mésaventures avec la police prussienne, Moïse Baer s'éteint le 14 décembre 1894 dans sa petite maison de Zellwiller. Dernier membre de sa famille, ayant peu d'amis, le Mauschele a laissé une légende et des blagues bien ancrées dans la communauté juive et le terroir alsacien : l'histoire de « Mauschele Zellwiller », histoire jadis racontée aux petits enfants, comme celle d'un homme affable quand on lui faisait bel accueil, mais grincheux quand cet accueil n'allait pas de pair avec une aumône. Cette année marque le 130e anniversaire de la disparition du Mauschele, qui repose au cimetière juif de Rosenwiller avec sa famille et tous les autres juifs de Zellwiller, où François Muller envisage d'apposer une plaque. En attendant et en souvenir de ce Zellwillerois devenu célèbre, le Maire Denis Heitz a fait accrocher le portrait du Mauschele à l'accueil de la mairie afin de garder trace de ce messager d'un autre temps.

En savoir plus : www.judaisme-alsalor.fr 

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.