En 1903 la commune de Valff décide de construire une nouvelle école de filles. Afin d'agrandir la surface de la cour, on procède à la démolition de la buanderie du presbytère et on recule le mur d'enceinte de la cure. C'est en 1905 que la nouvelle école est inaugurée. Elle aura coûté 53 500 Marks dont 32 000 pour le bâtiment principal, 3300 pour une annexe pour stocker le charbon et remise, le mobilier 2000 Marks. Sous le crayon de l'architecte Gustave WEIGEND de Barr, plusieurs propositions sont avancées comme la surélévation de l'angle Est, coiffée d'une tourelle. Esthétiquement plus abouti, le coût supérieur a vraisemblablement découragé les élus. Dommage ! La construction finale est l'oeuvre, entre autres, de l'entreprise WEBER d'Obernai ainsi que de l'entreprise KAUTHMANN & MULLER d'Erstein.

Mais avant tout ça, il y avait un autre projet. La commune propose au Conseil de Fabrique d'échanger une partie du jardin du presbytère de 4 mètres sur 16, situé à l'endroit de l'actuelle maternelle. Le Maire BIECHER propose de vendre à la commune son verger également situé à cet endroit. L'endroit où se trouvait l'ancienne école, c'est à dire au lieu de l'actuelle école des filles, deviendrait alors la cour de récréation. L'architecte WEIGEND a également en tête de supprimer la moche buanderie, d'après le Maire, le puits à chaîne et l'abris à bois du presbytère qui se trouve du côté de la rue Principale et de les transférer dans la grange, actuellement le foyer culturel.

Mais voilà, les choses ne se passeront pas comme ça. Malgré les arguments du Maire BIECHER avec, entre autres, le fait que le corps enseignant n'aurait plus à marcher aussi loin pour aller à l'église (!?) et après une discussion houleuse avec les membres du conseil de fabrique le 13 décembre 1903, la cession d'une partie du jardin du curé est refusée par le Conseil de Fabrique pour les raisons suivantes :

  • Après la construction de la nouvelle école derrière le jardin du presbytère, le reste serait en partie à l'ombre ce qui nuirait à la croissance des cultures du jardin du curé
  • Les appartements des instituteurs et soeurs enseignantes dans la nouvelle école auraient leurs fenêtres vue sur la chambre à coucher du curé ce qui nuirait à son intimité
  • L'argument de ne pas acheter une parcelle de terrain située à gauche de l'actuelle école pour la raison que le terrain est soit disant trop cher (800 Marks) est non recevable. Le terrain que veut vendre le Maire BIECHER pour 640 Marks est de moindre valeur (L'argument que le Maire BIECHER se serait enrichi en faisant construire l'école le poursuivra jusqu'à sa mort)
  • Le coût de construction au fond de la propriété reviendrait plus cher à la commune
  • L'achat de la parcelle de 4 ares d'Aloïse PETER à gauche de l'école actuelle permettrait aussi d'y aménager une cour de récréation

Signés : Florent WERCK, Président, Henri BIECHER, Maire, Florent RIEGLER, Blaise FREYDER, Wilhelm LUTZ, Joseph JORDAN et le curé Auguste HARTNAGEL

Et voilà pourquoi l'actuelle école des filles est construite à l'endroit actuel avec une minuscule cour de récréation aménagée sur sa gauche (parcelle d'Aloïse PETER) ! Mais il y a un autre projet qui ne verra pas le jour, comme par exemple la construction d'un clocheton, côté Est, sur la nouvelle école. Tout n'est jamais simple quand on doit contenter tout le monde !

Accord de principe des entreprise WEBER d'Obernai et KAUTHMANN & MULLER d'Erstein en 1904

Plans non retenus

Etat actuel côté Est

Plan du bâtiment annexe avec toilettes

Photos d'archives 

Soeur Edouarda avec ses élèves en 1932

Sources :

  • Archives de la commune
  • Archives de Strasbourg
  • Fond BLUMER
  • Fond MULLER

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.