
- Écrit par : Rémy VOEGEL
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Si les Andlauer sont originaires d'Andlau, les Rosfelder peut-être de Rosfeld, les Haguenauer d'Haguenau, alors d'où sont originaires les Valfer ? Une histoire originale se trouve également dans les registres de baptêmes de Valff.
Le patronyme VALFER est présent un millier de fois sur le site de généalogie Généanet. L'explication de l'origine semble sensée. C'est ce que pensait également l'historien alsacien Moïse GINSBURGER.
Le nom de famille WALFF se retrouve parfois dans certains documents, comme dans le journal Le Matin du 14 septembre 1924. Erreur de frappe ou de lecture pour WOLFF ? Ce patronyme est encore plus présent sur Généanet que VALFER, surtout dans les pays nordiques.
Mais revenons à notre patronyme VALFER et l'historien GINSBURGER. C'est dans le quotidien La Tribune juive du 15 mai 1936, dans un article relatant brièvement l'histoire de la communauté juive de Valff, que le rabbin, propose cette information :
Que sont devenus les VALFER ?
Pour avoir la réponse, il suffit de taper VALFER dans un moteur de recherche et voir apparaître une flopée de références. Quelques exemples :
France
Allemagne
(Source)
Israël
États-Unis
Présence du nom référencée par le site Forebears (liste non exhaustive)
Les noms de familles juives de Valff
GINSBURGER a recensé quelques noms, dont les familles ont vécu à Valff. Il fut un temps où ces israélites ne portaient pas de nom de famille fixe. Un jour peut-être, un homme a quitté Valff pour une destination inconnue. « Tu viens d'où ? », « De Valff », répondit-il. Pour le différencier, on l'appela alors « le Valfer » et le nom que porteront, à partir de ce moment tous ses descendants, a subsisté… jusqu'à nos jours !
Mais que dire du nom de famille Valfani ?
Marie-Catherine Valffani
Le 6 octobre 1712, le curé Thomas RAUCH reçoit une visite surprenante : on vient de trouver un bébé abandonné.
Hodie 6 Octobris ego infrascriptus sub conditione
baptisavi puellam aliquorum notorum expositam
in pago nostro Valffensi, ab ignota parente matre
clam relictam, nulla apposita schedula baptismi collati,
nominavi eam Mariam Catharinam Valffani.
Patrinus fuit honestus Blasius Lutz civis in Valff,
matrina vero honesta femina Anna Catharina Hirtzin
uxor Blasii Andlauer civis et scribae communitatis.
Qui simul subsignaverunt.
Traduction : Aujourd’hui, le 6 octobre, moi, soussigné, a baptisé sous condition une fillette exposée, de parents inconnus, dans notre village de Valff, abandonnée clandestinement par sa mère, sans qu’aucun billet de baptême antérieur n’ait été trouvé.
Je l’ai nommée Marie-Catherine Valffani.
Le parrain est l’honnête homme Blasius Lutz, citoyen de Valff ; (Blaise LUTZ était le prévôt de Valff).
La marraine, l’honnête femme Anna Catharina Hirtzin, épouse de Blasius Andlauer, citoyen et greffier de la communauté.
Tous deux ont signé avec moi.
Le baptême sous condition
Le baptême sous condition (sub conditione) est une pratique de l’Église catholique :
-
Quand on n’est pas certain qu’un enfant a déjà été baptisé, ou bien si le premier baptême a pu être invalide (par exemple fait par une sage-femme, ou sans formule correcte), le prêtre refait le baptême, mais en ajoutant une condition.
-
La formule n’est pas : « Je te baptise… », mais :
« Si tu n’es pas baptisé(e), je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » -
Ainsi, si l’enfant n’était pas baptisé, le sacrement est valable.
Si l’enfant l’était déjà, on n’a pas répété un sacrement qui, dans la théologie catholique, ne peut être reçu qu’une fois.
Dans le cas de votre acte (Valff, 6 octobre) :
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L’enfant trouvée (une petite fille, « puellam expositam ») a été abandonnée, sans billet de baptême (le schedula baptismi collati dont parle l’acte).
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Le prêtre ne savait pas si elle avait déjà été baptisée en secret ou pas.
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Par prudence, il a donc fait un baptême sous condition.
Dans cette histoire originale, le curé Rauch a octroyé à cette petite fille, dont nous perdrons la trace, le nom de famille Valffani. Il est fort possible qu'elle fut plus-tard adoptée et reçu le nom de famille de son père adoptif, ou se retrouva dans un couvent ou un orphelinat religieux. Dans le cas d'une vocation, elle changera encore une fois d'identité.
Sources :
- Généanet
- Internet
- Adeloch archives du Bas-Rhin
- Le livre d'or
- Anna CROMER, sa vie, son héritage
- L'enquête du mariage mortel
- La triste vie de Thérèse WAGNER
- Quelques affaires criminelles en vrac
- L'énigme de la disparition des 100 Mark
- Etude et pièges de la généalogie avec la famille Moïse BLOCH
- L'affaire Marie-Anne SCHIRMANN
- L'incroyable histoire de la valise de Florent MUNCH
- Thibaut VOEGEL, ramoneur à votre service