Missionnaire, né à Rhinau le 22 décembre 1870, Joseph BURGSTAHLER est décédé à Port-Louis, île Maurice, le 12 juillet 1924. Fils du maçon Séraphin BURGSTAHLER originaire de Valff, et de Madeleine HEPPI de Rhinau. Le couple se marie à Valff puis déménage à Rhinau où Séraphin gagnera sa vie comme maître-maçon.

Acte de mariage à Valff de Séraphin Burgstahler et de Madeleine Heppi.

Études secondaires aux petits scolasticats spiritains de Beauvais, Oise, et de Mesnières-en-Bray, Seine-Maritime de 1884 à 1890. Entré dans la Congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Cœur de Marie, il étudia la théologie au grand scolasticat de Chevilly, Val-de-Marne, de 1893 à 1897, et enseigna à Mesnières (1890-1893) et à Castelnaudary, Aude, de 1894 à 1896. Ordination 1898.

Nommé professeur à Beauvais (1898-1903), puis à Fort-de-France, Martinique, au collège Sainte-Marie qui a remplacé celui de Saint-Pierre, détruit par l’éruption de la Montagne Pelée en 1902. Lors du vote de la loi de séparation des Églises et de l’État, des conflits opposèrent le collège à l’administration et au lycée. Nommé supérieur des religieux de l’île, BURGSTAHLER fit reconstruire l’église du Morne-Rouge anéantie par le volcan.

Affecté au collège de Porto, Portugal, en 1909, il est expulsé de ce pays par la révolution de 1910. De 1912 à 1921, il participa à la transformation de l'ancien collège agricole de Saint-Alexandre-de-la-Gatineau. Il fut envoyé au Canada pour poser les bases de la fondation du Collège apostolique Saint-Alexandre-de-la-Gatineau, qui ouvrit ses portes en janvier 1912. Il y œuvra jusqu'en 1921 en tant que Supérieur du Collège et des pères spiritains qui y enseignaient. Il s'agissait d' « une école apostolique où de jeunes garçons pourraient être formé en vue du ministère dans les diocèses du Canada qui manquaient de prêtres, notamment dans l'ouest ou en vue des Missions proprement dites : Noirs aux États-Unis, Indiens et Esquimaux, Infidèles dans les autres parties du monde. Puis c'est le départ pour l’île Maurice en 1923, il est nommé curé de la paroisse de l’Immaculée-Conception à Port-Louis. Homme d’une profonde culture et d’une imposante prestance, il gagna rapidement le respect, l’admiration, voire la sympathie des Mauriciens et devint un des membres les plus distingués du clergé insulaire.

Un article funèbre du journal Der Elsässer donne quelques autres précisions : l'évêque missionnaire de la congrégation des Pères du Saint-Esprit, est décédé à l'âge de 54 ans sur l'île Maurice des suites d'une maladie tropicale. Son père Séraphin a combattu dans l'armée française lors de la guerre de 1870. Joseph est issu d'une famille animée : il y a George, Maria, Marie-Louise, Philomène, un premier Séraphin décédé, puis un second Séraphin, Sophia et Joseph.

Dans le recensement de 1885 à Rhinau, Joseph a déjà quitté sa famille. Il a rejoint le petit scolasticat des spiritains du séminaire de Beauvais dans l'Oise. Il n'avait que 14 ans.

Recensement de 1880 

Élève brillant, il avait des facilités en langues et particulièrement en mathématiques qu'il a poussées jusqu'à l'agrégation. Comme nous l'avons cité plus-haut, sa vocation l'amena en Martinique, au Portugal puis au Canada, dans le jeune village de Limbour dans Touraine. Il emmènera dans ses bagages un cousin éloigné par alliance de Valff, Joseph LUTZ avec sa famille [lire : Le bonjour du Canada de Joseph LUTZ].

La famille Joseph Lutz avec Elsa, Elisabeth la mère, Alphonse et Joseph. photo vers 1940

Missionnaire dans une réserve indienne

BURGSTAHLER séjournera dans l'immense pays pendant 10 ans. Il sera l'un des piliers du centre missionnaire. En 1919, il entreprend une visite aux États-Unis, puis en 1822, est rappelé sur l'Ile Maurice, lieu de sa disparition. 

Le personnage

Un article du 12 juillet 1924, le jour de son décès, nous apprend un peu plus sur l'état d'esprit de cet homme énergique.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9571644h/f12.item.r=pape%20%20%20

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.