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Cincinnati en 1904

Nos quatre frères SCHULTZ sont maintenant installés dans la grande ville américaine de Cincinnati. La correspondance qu'Edouard envoie à son beau-frère et à sa soeur Marguerite parle de partage de biens en Alsace et d'autres petites attentions. Mais on sent bien que les sujets de conversations s'étiolent avec le temps qui passe. Voyons à présent ce qui préoccupe le jeune Edouard. Extraits.

Dans sa lettre du 8 février 1894, il s’enquiert de la bonne santé de la famille puis aborde la question de l'argent récoltée après le partage des biens vendus en son absence. « Vous pouvez vendre l'armoire et le lit et distribuer l'argent entre vous » dit-il. « Dites moi simplement combien cela a rapporté et quelle somme je vous dois encore » . Comme Georges, il s'inquiète que son frère Aloïse ne donne toujours pas de ses nouvelles et écris en sous-entendu : « Nous nous sommes demandés si quelqu'un est mort chez nous entre-temps ». Dans sa formule de fin de lettre, il n'oublie pas de saluer Aloïse, sa femme et son fils.

Cincinnati aujourd'hui

Après avoir repris les mêmes formules d'introductions employées dans chacune de ses lettres, Edouard reprend le sujet du partage des terres et des biens. Vendre, louer ? Tous cela lui est bien égal « Gardez tout ! C'est pour compenser l'argent que vous m'avez avancé pour partir en Amérique » dit-il. Il propose maintenant à Maria, sa soeur, de le rejoindre en Amérique. « Si elle veux venir, nous l'aiderons comme elle nous a aidé ». Finalement, elle ne viendra pas. Elle préférera se marier deux ans et demi plus tard. Edouard rapporte que Lennel (?) voudrait aussi accompagner Maria en Amérique.

Des étés à 96 degrés ...

« Il fait très chaud ici, jusqu'à 96 degrés. Les pommes de terre sont brûlées et il n'y a pas de pluie ». Edouard ne se pose même pas la question si son beau-frère sait convertir les degrés Fahrenheit en degrés Celcius. Antoine HIRTZ, son beau-frère, n'a-t-il jamais entendu parler de ces fameux degrés Fahrenheit ? Quoi qu'il en soit,  ce dernier a sûrement du se poser la question comment les Américains pouvaient survivre à des étés à 96° ! Edouard clos sa lettre sans oublier de citer tous ses proches et les saluer.

Nous n'aurons plus de ses nouvelles pendant un an. Vous en apprendrez plus dans l'épisode suivant.

La petite histoire des mesures de température

Le degré Fahrenheit (symbole : F°) a été proposé par le physicien allemand Daniel FAHRENHEIT en 1724. Dans cette échelle, le point le plus bas est la température atteinte dans la ville de Danzig pendant l'hiver 1708-1709 et le degré le plus haut à la température du sang du cheval. Ainsi, le point de solidification de l'eau est à 32° et son point d'ébullition à 212°. Aujourd'hui seuls les Etats-Unis, le Bélize et les îles Caïman utilisent encore cette mesure.

Le degré Celsius (symbole : C°) est une référence à l'astronome et physicien suédois Anders CELSIUS. Le degré 0 correspond théoriquement à la transformation de l'eau de l'état liquide à l'état solide. Le degré 100 correspond théoriquement à la température d'ébullition de l'eau au niveau de la mer. Ce n'est qu'en 1948 lors de la 9ème Conférence générale des Poids et Mesures que l'on trancha entre les trois termes « degré centigrade », « degré centésimal » et « degré Celsius » pour ce dernier. Le degré Celsius est la seule unité métrique dont le nom s'écrit avec une majuscule.