Récolte du blé avec Albert SCHMITT, Florent MARTIN, Marie SCHMITT, Florentine MARTIN, enfant inconnu et Thérèse MARTIN (collection Antoine MULLER)

Après la seconde guerre mondiale mon père tenait, à part son magasin d'alimentation, une petite exploitation agricole. Son cheptel se composait de deux vaches, un boeuf, deux cochons, une cinquantaine de lapins et de volailles. On cultivait des pommes de terre, des betteraves, mais surtout du blé sur une superficie d'environ 80 ares. Le blé était semé en automne, de préférence sur des champs sur lesquels on avait récolté des pommes de terre ou des betteraves. Au printemps, quand les mauvaises herbes commençaient à pousser, on passait sur les champs de blé pour couper les chardons et les mauvaises herbes avec une pointe de faucille fixée au bout d'un manche. La moisson commençait normalement après le 14 juillet avec l'orge, puis le blé et l'avoine.

A cette époque, le blé était encore fauché à la main. L'aiguisage de la faux requiert un savoir-faire particulier. Mon père m'a appris tout cela. Après le fauchage entraient en action les ramasseuses équipées de faucilles pour mettre le blé en javelles. Javelle signifie : petit tas de tiges de céréales qu'on laisse sur place quelques jours, si nécessaire, afin que le grain achève son mûrissement et que les mauvaises herbes sèchent. Après un orage ou une période de pluie les javelles étaient retournées pour un séchage plus efficace. Venait ensuite la mise en gerbe à l'aide d'une cordelette nommée « Schnallbender » disposée préalablement au sol. Deux à trois brassées formaient une gerbe. Après le liage, les gerbes étaient rassemblées par dizaine, quatre de chaque coté et deux aux extrémités. Elles étaient inclinées pour défier le vent.

Pour simplifier le battage de la récolte nous avons stocké la moisson dans la grange en attendant le battage à domicile. Au mois de septembre, voire octobre, commençait la période du battage dans les fermes. Il y avait, en son temps, déjà des faucheuses mécaniques tirées par des chevaux puis rapidement remplacées par les premiers tracteurs. A cette méthode de fauchage succédait à partir de 1953 la moissonneuse-lieuse. Mais l'utilisation de ces machines nécessitait un pré-fauchage à la main des deux côtés de la parcelle pour le passage de ces machines, évitant ainsi une certaine perte de la récolte.

Nous y reviendrons prochainement ...

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.