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Incendie du collège protestant St Guillaume de Strasbourg le 29 juin 1860 (Fond Charles WINTER, archives de Strasbourg)

Comment pouvait bien être la vie de tous les jours de nos anciens ? Enumérons quelques aspects peu sympathiques de la vie d'autrefois. Suite de la première partie de la découverte de : vie d'autrefois, au bon vieux temps.

Attestation d'assurance pour les maisons et biens communaux de 1891

Les morts accidentels

Chaque incendie risquait de devenir une catastrophe majeure. Le feu se propageait rapidement par des matériaux inflammables en pagaille des habitations. Jusque dans les années 1800 certaines granges étaient encore couvertes de chaume. Les moyens pour circoncire un incendie étaient eux aussi rudimentaires. Les victimes ne bénéficiaient d'aucune couverture incendie. En 1828 deux incendies criminels semèrent la terreur à Meistratzheim. En tout 11 maisons, 17 hangars à foin et dépendances subirent les ravages des flammes.

Tableau de l'incendie de Londres

L'assurance habitation remonte au grand feu de Londres de 1666 qui détruisit 13200 bâtiments et une centaine d'églises. Le « pub » du tavernier LLOYD épargné par le feu devint le quartier général des premiers assureurs spécialisés. Le nom de LLOYD restera de notoriété mondiale. La loi du 4 juillet 1900 reconnait les caisses d'Assurances Mutuelles Agricoles. Il faudra attendre le 18 juillet 1926 pour voir la création de la Caisse d'Assurances Mutuelles Agricoles contre l'incendie à Valff puis le 24 décembre 1950 avec la création de la Caisse Régionale Incendie d'Alsace Moselle.

Le rôle du veilleur de nuit était, entre autre, à sonner l'alarme par des tirs de fusil pour tout départ de feu, Dans les comptes de la commune de Valff de 1732 on note dans les dépenses :

Le veilleur de nuit sillonnait les rues la nuit en chantant : « Liebe Leute lasst euch sagen, die Uhr hatt zwölf geschlagen, lösched Feuer und Licht damit kein Brand ausbricht » (traduction : chers habitants, laissez vous savoir pour dit,  l'horloge a sonné douze heures, éteignez le feu de l'âtre et la lumière de la lampe pour éviter tout incendie). En 1705, Ursule RHEIN meurt brûlée dans sa maison. En 1778, un incendie ravage plusieurs maisons de Valff et causa la mort de 3 personnes :

Une histoire impressionnante est relatée à Artolheim le 18 mai 1792 : un jeune homme a eu la bonne idée de tirer un pigeon avec une pétoire à silex assis sur un toit de chaume. Le toit prit feu et s'étendit à tout le village. Bilan : 51 maisons et dépendances brûlées. Les archives ne disent pas s'il a au moins touché le pigeon ! Si oui, il devait être bien grillé ! Les curés mentionnent dans leur registe de décès d'autres cas de mort non habituelle comme par exemple :

Registre de décès de Valff

Que dire par quelle sorte de mort a été victime la jeune fille retrouvée en 1969 dans un puits lors de travaux d'assainissement dans la rue Thomas ? Le puits a été daté de l'époque romaine à l'aide des fragments de poteries et de céramiques [à lire : Le mystère de la jeune fille du puits].

Lettre de 1832 autorisant le bureau de bienfaisance de Valff à percevoir des legs privés pour subvenir aux besoins des indigents et nécessiteux de la commune

Les épidémies

La peste noire qui sévit durant les années 1300 rasa un quart de la population. A Valff, les habitants qui décédaient de nuit ne pouvaient recevoir les derniers sacrements car le curé s'était réfugié au château dont le pont levis était monté. Cette situation amena la construction de la chapelle St Marguerite au centre du village. Il est intéressant aussi de faire un état des lieux à Valff entre 1918 et 1920, dates pendant lesquelles sévissait la fameuse grippe espagnole, qui fit entre 20 et 30 millions de morts dans le monde. Même si on ne peut pas prouver des décès liés à cette grippe à Valff, la vox populi a transmis que pour survivre il fallait boire du jus de choucroute !

Les registres d'Etat Civil ne mentionnent pas la cause du décès ; nous ne pouvons donc que nous lancer en conjectures. Les faits établissent que pour les années 1917 et avant, il n'y avait en général que des personnes âgées qui décédaient, puis brutalement au printemps 1918, meurt un soldat prisonnier italien du nom de Joseph PELLOTI, âgé de 28 ans, et spontanément une série continue d'habitants entre 16 et 50 ans, soit une quinzaine de personnes décèdent jusqu'au milieu de l'année 1919.

Publicité pour la « pilule rose » garantie anti grippale en 1931 !

PELLOTI succomba des suites d'un l'incendie au niveau de la maison n°208. 4 maisons d'habitations et 8 granges furent détruites. PELLOTI en tant qu'Italien était prisonnier des Prussiens qui s'étaient cantonnés dans le village. Peut-être ligoté, il ne pu échapper aux flammes et péri brûlé vif ! Par contre, le cantonnement de soldats contaminés par la grippe aurait favorisé une contagion. La grippe espagnole fit alors de nouvelles victimes, ajoutant à la pénurie d'aliments de première nécessité, le spectre de la maladie.

Il est fait mention ici que de quelques faits sporadiques transmis par les archives, Nous ne pourrons jamais citer toutes les pertes humaines suite aux guerres, épidémies et bien d'autres fléaux des temps anciens. Les soins médicaux étaient médiocres, la nourriture commune, peu variée, tributaire des récoltes. La justice implacable et cruelle, Il n'y avait que peu de divertissements. Beaucoup d'habitants étaient incultes et la promiscuité source de tensions.

Ces quelques informations permettrons, j'en suis convaincu, à vous convaincre d'apprécier les avantages de vivre au temps présent.

Alors qu'en pensez-vous ? Peut-on encore parler du bon vieux temps ?

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